Alors que les enseignants ont repris les cours depuis à peine quinze jours, le Conseil national autonome des enseignants du secondaire (CNAPEST) annonce sa décision de reprendre la protestation pour faire valoir ses droits. Les mêmes droits qu'ils revendiquent depuis sa création, à commencer par sa reconnaissance en tant que partenaire social et son association aux débats qui engagent l'avenir de l'école. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, l'organisation autonome rappelle qu'une rencontre avec le ministère de tutelle a eu lieu, le 10 septembre dernier, portant sur les difficultés de la rentrée scolaire. Le syndicat qualifie cette rencontre d'«échec». Et pour cause : «Le ministère de l'Education nationale continue de nous traiter comme un ennemi dont il faut se débarrasser au plus vite et non comme un partenaire social avec lequel il est nécessaire de dialoguer sur tous les problèmes du secteur», indique le communiqué. Le CNAPEST s'indigne contre le comportement du secrétaire général du ministère de l'Education nationale qui, selon ses dires, opte pour le pourrissement dans le secteur en «maintenant des directeurs indésirables dans leurs lycées et qui sont en conflit avec de nombreux enseignants». Le syndicat estime qu'aucune de ses propositions pour le règlement des problèmes posés dans les différentes wilayas n'a été prise en considération. Celle en particulier qui concerne la mise en place d'une commission mixte CNAPEST-ministère pouvant aider à trouver les solutions idoines aux problèmes soulevés. Le CNAPEST estime aussi que les portes du dialogue lui sont constamment fermées, alors que d'autres syndicats «pourtant non représentatifs» bénéficient des largesses du ministère. Le CNAPEST juge que la situation socioprofessionnelle des enseignants est critique et que le refus du ministère de tutelle de prendre en considération ses propositions, selon les déclarations du syndicat, n'arrange pas les choses. La preuve en est le retour des enseignants aux mouvements de grève dans plusieurs wilayas du pays : grève illimitée à Mostaganem depuis le 13 septembre dernier, grève illimitée au lycée Mohammed Kerouani de Sétif à partir du 14 septembre, grève de deux jours à Constantine, les 21 et 22 septembre, avec une menace de grève illimitée à partir du 7 octobre prochain, grèves interrompues au lycée Ziania de Tipasa, avec une menace de grève à partir du 4 octobre prochain, grève d'une journée à Blida le 20 septembre dernier, avec la menace d'une grève illimitée en cas de non-satisfaction des revendications des manifestants… et la liste est encore longue. Le CNAPEST affirme qu'il ne lâchera pas prise et qu'il continuera à se battre pour la défense de ses droits. Des assemblées générales (AG) auront lieu incessamment dans les différentes wilayas du pays pour décider des actions à entreprendre prochainement. K. M.