Deux jours à peine après avoir appelé à la suspension du mouvement de débrayage dans le secondaire, le syndicat autonome, Cnapest, agite de nouveau la menace de recourir à la grève générale. Dans une déclaration rendue publique hier, le Cnapest déplore le non-respect par les pouvoirs publics des « engagements » pris envers les enseignants et leurs syndicats. La reprise des cours à laquelle a appelé mercredi le Cnapest était une décision, précise-t-on, dictée par le souci d'« apaisement » et de « sauvegarde des intérêts des élèves ». « Au moment où de véritables et sérieuses négociations devraient être engagées autour des revendications liées au nouveau régime indemnitaire, les œuvres sociales, la médecine du travail, la concrétisation des engagements pris le 25 décembre dernier, consignés dans un PV de réunion, nous constatons que la tutelle (ministère de l'Education nationale) s'évertue à ignorer et à exclure notre syndicat, préférant traiter directement avec les enseignants », souligne le syndicat. Le Cnapest prend « à témoin l'opinion publique, les dirigeants du pays » et dénonce les « pratiques irresponsables », la logique du « pourrissement » qui guident « certains cadres » du ministère de l'Education nationale. « Ce sont ces pratiques dont les objectifs sont inavoués qui ont été à l'origine de l'impasse, de la grève qui a failli compromettre l'année scolaire, le droit des élèves à une scolarité stable (…) », ajoute le coordinateur du Cnapest, Nouar Larbi. Ce dernier met en garde : si de telles pratiques persistent, le Cnapest n'aura d'autre alternative que de reprendre la « protestation ». A ce propos, le conseil national du Cnapest invite tous les enseignants à prendre part aux conseils de wilaya, aux assemblées générales, pour évaluer les actions entreprises et décider des suites à donner au mouvement de contestation. Le Cnapest a par ailleurs appelé les enseignants du secondaire à ne pas « récupérer les cours » perdus à cause de la grève. La décision inhérente au dispositif de rattrapage fera l'objet, indique-t-on, d'un prochain communiqué du conseil national du Cnapest. De son côté, le ministre de l'Education nationale n'a pas attendu les délibérations des syndicats grévistes pour inaugurer le « cercle » des représailles. Ponctions sur salaire – 5 jours de travail ont été défalqués, d'après les enseignants –, mises en demeure, interdiction de se réunir dans les établissements scolaires, les enseignants n'en finissent pas de manger leur pain noir.