Photo : Sahel Par Samira Imadalou La réunion tripartite (gouvernement-patronat-UGTA) aura lieu dans 16 jours, plus exactement le 29 septembre prochain. C'est ce qu'a indiqué hier sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, Salah Djenouhat, membre du secrétariat national de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Cette réunion très attendue par le monde du travail et celui des affaires, et qui intervient cinq mois après la rencontre tripartite (du 28 mai 2011) consacrée à l'entreprise, abordera essentiellement la question relative au Salaire national minimum garanti, pas en termes de revalorisation uniquement. Ce sera la redéfinition SNMG qui sera le pivot des débats. Au menu de ce rendez-vous crucial qui coïncide avec une entrée sociale riche en revendications et un front social en ébullition, figurent également le dossier des retraités et celui des conventions de branches (leur élargissement au secteur privé). La tripartite se penchera par ailleurs sur la question de l'article 87 bis du Code du travail, l'impôt sur le revenu global (IRG) et la promotion de la production nationale. Toutes ces questions seront ficelées avant le jour J. «Une réunion est prévue avant la date de la tripartite pour arrêter définitivement l'ordre du jour», a d'ailleurs déclaré le représentant de la Centrale syndicale. Et de rappeler que l'organisation étudie le volet du SNMG depuis plusieurs mois. Selon Salah Djenouhat, l'UGTA reste optimiste quant à l'issue de cette réunion. Et ce, d'autant plus que des propositions claires sont prêtes à être soumises, lors des négociations, aux deux autres partenaires. «Nous avons des propositions avec des simulations. Nous sommes optimistes. Nous posons la question du pouvoir d'achat. Avant la tenue de la tripartite, nous ne pouvons pas avancer des chiffres pour le SNMG. Nous allons persuader nos partenaires de la nécessité d'une amélioration sensible du pouvoir d'achat», a-t-il affirmé. Il faut dire que le dossier du SNMG est le plus lourd. Il ne cesse d'alimenter les débats en raison de son inadaptation à la réalité. Il est bien inférieur aux aspirations des travailleurs dont le pouvoir d'achat est de plus en plus laminé. La coïncidence, depuis quelques années, de la rentrée scolaire avec le mois de Ramadhan et l'Aïd a accentué les difficultés financières des salariés et a montré leur incapacité de faire face à des dépenses successives avec un SNMG de 15 000 dinars que les spécialistes jugent dérisoire par rapport à plusieurs facteurs notamment le contexte économique en Algérie et le taux d'inflation. «Si on laisse les choses en l'état, à travers le maintien de l'article 87 bis, l'augmentation du SNMG sera absorbée comme d'habitude. C'est pour cela que nous proposons de redéfinir le SNMG pour évacuer les primes qui ne peuvent pas être absorbées par le 87 bis. Cela permettra aux travailleurs de bénéficier réellement de l'augmentation», a précisé Salah Djenouhat dans ce sillage. Concernant l'IRG, l'invité de la radio a insisté sur le fait qu'un boulanger contribue moins qu'un simple salarié. «Le travailleur est condamné à payer par le prélèvement à la source. Il faut que les pouvoirs publics revoient l'IRG pour que ceux qui ne paient pas les impôts le fassent», a-t-il plaidé. Sur le volet retraite, il a estimé qu'il faut améliorer la situation des retraités en augmentant les revenus et en diminuant les tracasseries administratives auxquelles ils font quotidiennement face. «Nos retraités souffrent. Il faut également poser le problème du paiement de l'IRG par les retraités. Nous allons le faire avec nos partenaires», a-t-il souligné.Le gouvernement et les organisations patronales prendront-ils en considération tous ces points. En tout cas, dans un contexte marqué par des tensions sociales, l'Exécutif est appelé à lâcher du lest surtout après l'avoir déjà fait pour plusieurs corporations sans pour autant satisfaire pleinement les revendications. Les attentes sont toujours à l'ordre du jour. Pour sa part, le patronat qui attend la concrétisation des recommandations de la tripartite du 28 mai, tentera d'arracher d'autres acquis au profit des entreprises. La Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) se réunira d'ailleurs le 17 septembre prochain pour préparer ses propositions concernant le développement économique et social de l'entreprise. De même sur le sauvetage de l'outil de production et sur la relation avec les institutions financières, selon un communiqué de la CIPA parvenu hier à notre rédaction. Un communiqué dans lequel la confédération affiche son inquiétude quant aux entraves à l'investissement.