Ce qui est révolutionnaire dans le processus de réforme engagé par Bouteflika est incontestablement la libération du champ audiovisuel qui sera ouvert au privé national dès l'adoption du projet de loi sur l'information par le Parlement. Ce changement qualitatif dans la politique de communication permettra sans aucun doute à l'Algérie de se doter de moyens médiatiques à même de combler le vide sidéral et frustrant et de permettre ainsi aux Algériens de découvrir le pluralisme audiovisuel comme ils le vivent depuis 21 ans avec la presse écrite, et de découvrir les chaînes d'informations générales et les chaînes spécialisées dites thématiques. L'ouverture du champ audiovisuel à l'investissement privé est une revendication qui remonte au moins à 1989. Les pouvoirs publics qui s'y sont toujours opposés, justifient leur position par le risque de voir le pouvoir de l'argent dominer le secteur et travestir le principe du pluralisme médiatique. Ce risque ne peut être écarté que par des dispositions légales et non par la fermeture. Car en l'absence de chaînes de radios et de télévisions privées, professionnelles et objectives, capables de concurrencer les chaînes satellitaires étrangères, ces dernières se sont données à cœur joie pour calomnier et diffuser de fausses informations sur l'Algérie sans que les médias nationaux puissent y faire face efficacement. Cette révolution dans le champ audiovisuel ne peut être que bénéfique. Par ailleurs, la loi sur l'information écarte toute privation de liberté des journalistes et retire l'octroi de l'agrément à de nouvelles publications à l'administration pour que l'autorité de régulation de la presse écrite s'en charge. Le Conseil des ministres dont les travaux ont débuté dimanchedernier et se sont terminés hier, a également adopté le projet de loi sur les partis. A ce propos, il n'y a pas de changements notables par rapport à la loi en vigueur, à l'exception de ce passage ambigu qui parle de l'administration comme garante du respect de la loi et de l'ordre public dans le cas d'un contentieux avec un parti. Le projet de loi relatif aux associations a aussi été approuvé. Ce nouveau texte permettra désormais aux associations d'accéder au statut d'utilité publique lorsque leur activité constitue une priorité pour la collectivité. Enfin, le Conseil des ministres a adopté le projet de loi de finances pour 2012 qui prévoit une enveloppe de 7 428 milliards de dinars destinée à la politique sociale et la mise en œuvre du plan quinquennal de développement ainsi qu'au soutien public à l'investissement économique. La loi propose d'augmenter de 50% la part de la fiscalité pétrolière allouée annuellement au fonds de réserves des retraites. Enfin, la loi de finances pour 2012 ne prévoit aucune augmentation de taxes, alors que des mesures visant l'amélioration de l'environnement fiscal des entreprises sont proposées. A. G. Lire également pages 2 et 3