Dans son intervention, vendredi dernier à New York, devant la 63ème session de l'Assemblée générale des Nations unies, l'Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a appelé à l'adoption «le plus tôt possible» d'une convention générale relative à la lutte contre le terrorisme. M. Mourad Medelci, qui a souligné «l'importance et l'urgence de l'adoption de la convention», a mis en avant la nécessité «de lutter efficacement et résolument contre le terrorisme sous toutes ses formes». Cette convention devrait avoir pour vocation «essentielle», selon le ministre, de «conférer à la lutte antiterroriste un contenu et une portée à la mesure des menaces avérées ou latentes». Mourad Medelci est revenu, bien sûr, sur la raison qui retarde l'adoption d'une telle convention, à savoir trouver la définition commune du terrorisme et du terroriste qui agrée l'ensemble des signataires de ladite convention. Le ministre des Affaires étrangères a alors appelé à éviter «toute disposition ou stipulation qui aurait pour effet de porter atteinte à la lutte légitime des peuples pour recouvrer leur liberté ou de jeter le discrédit sur une communauté religieuse en particulier». D'un autre côté, le ministre des Affaires étrangères a assuré que la représentation authentique de l'islam de par le monde contribue à la lutte contre l'islamophobie. «Il nous faut, pour corriger cette vision erronée de notre sainte religion, veiller à une représentation authentique de l'islam de par le monde en persuadant l'opinion occidentale à le considérer autrement qu'à travers le prisme de l'intolérance et de la menace terroriste», a dit Mourad Medelci devant ses pairs. Le ministre, qui a souligné «ces temps difficiles où l'islamophobie pervertit l'image de l'islam», a insisté sur la nécessité de «comprendre la source de ce phénomène, d'identifier ses relais, y compris au sein même de nos sociétés, et de déchiffrer les desseins de ceux qui agitent les vieux fantômes de la peur et de la soi-disant islamisation rampante pour s'inventer un nouvel ennemi». Face à cela, il a proposé de réhabiliter les valeurs civilisationnelles et modernistes de l'islam. Rappelons enfin que l'Algérie, qui avait adopté la stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies et veillé à son application au niveau national, a pris part au processus lancé par quelques Etats membres, en vue de réfléchir aux meilleurs moyens de mettre cette stratégie en œuvre, d'aider à vulgariser et à mieux comprendre ses dispositions et de préparer sa révision. L'Algérie a également encouragé et parrainé la tenue, à Alger, du premier colloque international sur les victimes du terrorisme, au mois d'avril 2008. Ce dernier a été l'occasion pour plusieurs officiels, experts et acteurs de la société civile de faire part de leurs expériences en matière d'assistance et de prise en charge psychologique et sociale des victimes du terrorisme. H. Y.