La lutte contre le terrorisme et le crime organisé, le dossier du Sahara occidental, les droits de l'homme et la démocratie en Algérie ont constitué les points forts de ces discussions politiques. L'Algérie a opéré une vaste offensive diplomatique, en marge de la 59e session de l'assemblée générale des Nations unies, à travers l'activité de M.Abdelaziz Belkhadem qui a eu mercredi et jeudi derniers, une série d'entretiens politiques avec ses homologues des pays membres de l'ONU et des responsables américains. La lutte contre le terrorisme et le crime organisé, le dossier du Sahara occidental, les droits de l'homme et la démocratie en Algérie, ont constitué les points forts de ces discussions politiques. Sur le plan régional, M.Abdelaziz Belkhadem a réitéré la position de l'Algérie par rapport au dossier du Sahara occidental, lequel consiste en le règlement du conflit, dans le cadre de la légalité internationale favorisant l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions 1495 et 1541 du conseil de sécurité de l'ONU. Un principe que le chef de la diplomatie algérienne a défendu au cours de ses entretiens politiques avec ses homologues marocain et espagnol, M.M.Mohamed Benaïssa et Miguel Angel Moratinos. Le tête-à-tête Belkhadem-Benaissa, même s'il a été exclusivement consacré au renforcement des relations bilatérales, n'a pas manqué de «déborder» sur un sujet incontournable entre Alger et Rabat, à savoir le conflit du Sahara occidental. Un conflit que le roi Mohammed VI avait, dans son allocution devant l'assemblée générale des Nations unies, qualifié d' «artificiel» et que l'Algérie et la communauté internationale dans son écrasante majorité considèrent comme étant une question de décolonisation. S'inscrivant dans le sillage du discours du chef de l'Etat devant l'assemblée générale des Nations unies, Belkhadem a rappelé l'attachement de l'Algérie au plan Baker et la nécessité de le mettre en oeuvre. Une position partagée par le chef de la diplomatie espagnole M.Moratinos pour qui la question du Sahara occidental ne peut être résolue que dans le cadre de la légalité internationale et les Nations unies restent le seul contexte de règlement de ce problème. Le dossier du Sahara occidental a été au menu des discussions entre M.Belkhadem et M.Marc Grossman, le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des Affaires politiques. Les deux parties ont exprimé leurs regrets sur le départ de M.James Baker et ont loué les efforts qu'il avait déployés et qui ont abouti a l'adoption par la communauté internationale d'un plan de règlement. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a pris part à la IIIe session ministérielle de la communauté des démocrates, tenue mercredi à New York. Une occasion pour M.Belkhadem de faire part de l'expérience de l'Algérie en matière d'ouverture démocratique et de respect des droits de l'homme. Dans son intervention, devant une trentaine de ministres des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé «la détermination de l'Etat algérien à consolider les libertés et droits individuels et collectifs des citoyens, la promotion de la liberté d'expression en général et des acquis en matière de liberté de la presse en particulier». La mise en oeuvre de la politique de concorde civile indique l'orateur «a permis à des milliers de personnes n'ayant pas commis de crimes de sang de réintégrer la société» S'agissant de la question des droits de l'homme, M.Belkhadem a indiqué que «le gouvernement veillera dans son programme pour les prochaines années, à la mise en oeuvre d'un plan national destiné à consolider le respect et la promotion des droits de l'homme». Un plan national, précise-t-il «qui trace les contours d'une véritable politique de l'Algérie en la matière et qui réaffirme la détermination de l'Etat algérien à consolider les libertés des droits individuels et collectifs» L'Algérie qui a souscrit à toutes les conventions internationales des droits de l'homme, s'est ouverte aux ONG internationales activant dans le domaine des droits de l'homme. La lutte antiterroriste n'a pas été au centre des entretiens entre Belkhadem et M. J. Cofer Black coordonnateur au département d'Etat américain de la lutte contre le terrorisme, l'inauguration prochaine à Alger du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme a été saluée par M.Black qui a estimé que cet instrument contribuera à renforcer les efforts de la communauté internationale contre ce fléau. Au chapitre économique M.Belkhadem a fait part au sous-secrétaire d'Etat américain chargé des Affaires politiques, du souhait de l'Algérie de voir les entreprises américaines s'impliquer davantage dans les projets de développement économique, notamment dans les domaines des nouvelles technologies de l'information et de la communication, des infrastructures routières et ferroviaires et l'assainissement. Les deux responsables ont aussi évoqué l'état d'avancement des négociations en vue de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et se sont félicités de la coopération entre l'Algérie et les Etats-Unis sur cette question.