Photo : S. Zoheir Par Younès Djama Alger était calme hier samedi 17 septembre, alors qu'un appel à manifester a été lancé depuis plusieurs jours via le réseau social Facebook. Cet appel dont on ignore les tenants et les aboutissants, s'est heurté au mur de l'indifférence des Algériens. Pourtant, la nouvelle a pris de l'ampleur et tout Alger a retenu son souffle. Que va-t-il se passer ? Les Algériens sortiront-ils dans la rue ? Les Algérois vaquaient le plus normalement du monde à leurs occupations quotidiennes. Beaucoup de citoyens parmi ceux que nous avons interrogés ont dit «tout ignorer» de ce mystérieux appel. Un quadragénaire a même affirmé qu'il n'avait à aucun moment cru en cette «rumeur». Aucun renforcement de la présence des forces de l'ordre n'a été constaté, contrairement aux bruits qu'ont fait circuler certains titres de la presse. A Bab El Oued, la vie suivait son cours normal, en ce deuxième jour du week-end. Les différentes artères de ce vieux quartier d'Alger, aussi bien les rues marchandes que piétonnières, grouillaient de monde. Vieux, jeunes, femmes et enfants, tous se circulaient dans une ambiance bon enfant. Pas le moindre zest suspect d'une marche. La sérénité était de mise. Même topo du côté de la Place des Martyrs. La chaleur et l'humidité n'ont pas empêché les Algérois de sortir qui pour faire ses emplettes, qui pour flâner. Du côté de la Place du 1er Mai (ex-Champ de manœuvre) où convergeaient, autrefois, les militants de la CNCD, aucune trace des promoteurs de ce qui a été présenté au départ comme «la révolution algérienne du 17 septembre 2011». «Si marche dans la capitale il devait y avoir, ce serait dans le cadre d'une opération de nettoyage», préconise un citoyen. «Rien, que du blabla ! Je suis d'accord pour le renversement de ce régime dictatorial, mais ce n'est pas aussi facile qu'on le pense. Puis on a vraiment marre de voir couler le sang des Algériens. Laissez-nous en paix ... Vive l'Algérie. Gloire à nos martyrs d'hier et d'aujourd'hui », tempête un autre. Il faut dire que l'appel à quelque peu été surdimensionné. Certains relais parmi la presse nationale, sans doute en mal de sensation, ont fait le reste. Contrairement à ce qui a été constaté lors des manifestations citoyennes à l'initiative de la Coordination pour le changement démocratique, les personnes ayant appelé aux différentes manifestations étaient dûment identifiées et connues. En revanche, l'on ignore tout de ce mystérieux appel et de ceux qui sont derrière. Si à travers cette rumeur- ça a tout l'air !-, on a voulu tâter le pouls des Algériens quant à imiter les vents de révolte dans les pays voisins, l'on a lamentablement échoué.