C'est à partir du port de pêche d'El Kala que le bateau de recherche algérien «Grine Belkacem» va entamer sa mission de prospection hydroacoustique des ressources des petits pélagiques, notamment la sardine. Dès aujourd'hui et jusqu'au 17 octobre 2011, le «Grine Belkacem» va donc longer d'est en ouest toute la côte algérienne dans le but de connaître le niveau national réel de stock pélagique. «Une donne nécessaire si l'on veut que le plan de gestion de la ressource halieutique situé entre 20 et 500 mètres de profondeur soit des plus idoine et rendre efficient le plan de relance du secteur de la pêche», a fait savoir le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou. Ce dernier, qui se prononçait à l'occasion du lancement officiel, hier au siège de son département, de la campagne d'évaluation des ressources halieutiques, a tenu à souligner que cette campagne sera menée de bout en bout, et pour la première fois, par des équipes de scientifiques et de chercheurs algériens du Centre national de recherche et de développement de l'aquaculture (Cnrdpa), au moyen du «Grine Belkacem» équipé à cet effet. «Elles (les équipes) seront assistées durant les cinq premiers jours de la campagne par deux experts coréens spécialisés, respectivement en acoustique et en technique de pêche», a indiqué Khanafou. Un choix qui, selon le ministre, se justifie par les contrats de partenariat dans le domaine entre les deux pays. «Les Coréens ont montré toute leur disponibilité à accompagner les équipes de recherches algériennes», a-t-il rappelé à l'adresse des journalistes. Il a aussi tenu à faire savoir que la campagne actuelle d'évaluation du potentiel halieutique est rendue nécessaire et importante. «Nécessaire dès lors où nous ne pouvons plus planifier sur la base de données de campagnes d'évaluation anciennes». En effet, la dernière campagne s'est déroulée en 2004, dans le cadre de la coopération algéro-espagnole et a concerné tout à la fois les potentialités pélagiques et démersales. «Cette longue période de non-évaluation 2004/2011 est trop longue, car faussant toute perspective de pêche efficiente, quand on sait que sous d'autres cieux elle se déroule deux fois», a signalé le directeur du Cnrdpa, Fliti Mohamed. Lors de la conférence de presse qui a suivi l'intervention du ministre devant ses proches collaborateurs, il a tenu à dire que le stock de pêche est estimé à 220 000 tonnes, soit un ratio, par habitant, de 5, 2 à 5,8 kilogrammes, «ce qui reste très en deçà des normes de consommation», a-t-il insisté et de lancer : «L'alternative pour revoir le ratio à la hausse serait de développer la pisciculture marine et d'eau douce». Une orientation qui, selon le ministre, commence à voir le jour puisque son département a identifié 450 sites pouvant abriter des projets d'élevage en pisciculture. «Pour l'heure, 158 projets ont été lancés et dont une grande partie concerne la pisciculture marine», a signalé le ministre. Il a cependant soutenu que la pisciculture d'eau douce va continuer d'être développée malgré tout ce qui se dit autour d'elle. Pour le ministre, «c'est une question de temps car nos ménages vont finir par l'adopter».Autre sujet abordé, celui de la transformation des produits de la pêche. «Une activité qui va prendre de l'essor dans la mesure où il a été introduit dans le projet de loi de finances 2012 une réduction du taux de la TVA dans ce type d'activité et d'autres avantages pour booster l'industrie de transformation des produits de la mer». Pour clore son rendez-vous avec la presse, le ministre a annoncé qu'une fois la campagne d'évaluation terminée et l'analyse des données établie, les résultats seront transmis aux professionnels de la pêche pour s'en servir lors de leurs sorties en mer. Z. A.