Photo : M. Hacène Par Younès Djama Quelque 500 000 travailleurs des communes gèleront, à partir d'aujourd'hui, et ce, durant 8 jours, les Assemblées communales du pays, à l'appel du Conseil national des travailleurs communaux (Sntc), affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). Qu'ils soient éboueurs, travailleurs de l'état civil, agents de sécurité, de gardiennage et autres employeurs des collectivités locales, par cette action ils interpellent les pouvoirs publics quant à leur situation jugée catastrophique. Les travailleurs communaux réclament la promulgation de leur statut particulier ainsi qu'un nouveau régime indemnitaire. «Nous sommes le seul secteur qui n'a pas eu son statut particulier», s'offusque le président du SNTC, Ali Yahia. Ce dernier déplore l'attitude indifférente dont a fait preuve le ministère de l'Intérieur quant à la cause des travailleurs communaux qui en sont pourtant à leur sixième grève en une année. «Depuis cette date, nous n'avons enregistré aucune réaction de la part de la tutelle. Aucune des revendications que nous avons soulevées n'a été satisfaite», souligne le syndicaliste. Outre le statut particulier et le régime indemnitaire, les grévistes revendiquent le maintien du régime de la retraite sans condition d'âge ainsi que le respect du droit syndical et de grève. En outre, les travailleurs des communes réclament la revalorisation du point indiciaire et la révision de la classification catégorielle. Ils revendiquent également l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11, qui empêche l'augmentation du SNMG. «Cette grève a été décidée suite à la tenue du Conseil national du SNTC du week-end dernier», a indiqué Ali Yahia. Tout comme lors du débrayage du mois d'avril 2011, la grève sera ponctuée cette fois encore par un sit-in dont la date et le lieu seront déterminés le 29 septembre prochain, a confié Ali Yahia. En avril dernier, les communaux ont observé une grève «ouverte» qui a enregistré, à son premier jour, un taux de suivi estimé à plus de 90%. Ainsi, au niveau de certaines wilayas comme Bordj Bou Arréridj, Tizi Ouzou, Béjaïa, Tiaret, Béchar et El Oued, le taux de suivi variait entre 70 et 100%. Toutefois, comme de coutume, les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa (100% de taux de suivi) et à un degré moindre celle de Bordj Bou Arréridj (90%), ont enregistré les taux les plus importants. Un taux jugé «satisfaisant» malgré les intimidations et autres pressions subies à la fois par les syndicalistes et les travailleurs. En tout, 1 000 communes se sont jointes à la grève. L'une des plus importantes grèves des travailleurs communaux a été celle des 26, 27 et 28 avril 2010, après avoir jugé que la réaction du ministère de l'Intérieur concernant leurs revendications n'était pas «à la hauteur de leurs espérances». Cette grève a été précédée d'un premier mouvement les 30 et 31 mars de la même année. Ali Yahia avait dénoncé, à cette période-là, ce qu'il a qualifié de «manœuvres dilatoires» de la tutelle. Celle-ci, selon lui, avait rendu public un communiqué daté du 31 mars 2010 et adressé aux 48 walis, «dans lequel elle leur rappelle la mise en place, en 2007, d'une commission chargée d'examiner la question relative au statut particulier». «Or, au jour d'aujourd'hui, ladite commission n'arrive toujours pas à dégager un projet de statut», s'inquiète Ali Yahia qui appelle l'Administration à associer les travailleurs des communes à l'élaboration de leur propre statut.