Les syndicats autonomes de la Fonction publique marquent la fête du travail à leur manière. A commencer par le sit-in prévu dimanche, à l'initiative du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), qui se tiendra devant le ministère du Travail à partir de 11h. Au moins sept fédérations affiliées à ce syndicat seront présentes, a indiqué hier son président, Rachid Malaoui, à El Watan Week-end. Les travailleurs de la santé, de l'éducation tous paliers confondus, les communaux, les pompiers, les travailleurs de l'agriculture et ceux des travaux publics seront au rendez-vous. L'appel au rassemblement est ouvert pour tout syndicat désirant y participer, selon Malaoui. D'autres syndicats autonomes, à l'exemple du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) ont confirmé leur participation. Les syndicats rappelleront aux pouvoirs publics leur impatience quant à l'application du régime indemnitaire et la finalisation des statuts particuliers qui n'ont toujours pas vu le jour. Il est également prévu, selon l'initiateur, de contester la situation des libertés syndicales dans notre pays. « Comme la liberté de la presse, les libertés syndicales sont gravement bafouées. Ce sera donc l'occasion d'exiger des pouvoirs publics de cesser leurs dépassements et leurs pressions exercées sur les syndicats autonomes », a déclaré Malaoui. Autre point qui sera soulevé lors de ce rassemblement : le code du travail. Le Snapap, les fédérations affiliées et les autres syndicats autonomes « dénoncent son élaboration en catimini ». « Nous avons toujours revendiqué la participation des partenaires sociaux à l'élaboration de ce code, qui concerne tous les travailleurs. Nous ne voulons pas revivre le désarroi de certains secteurs suite à l'élaboration de leurs statuts particuliers sans concertation », explique Malaoui. Avant ce rendez-vous, ce sont les praticiens et les praticiens spécialistes de santé publique qui tiendront un rassemblement national à l'intérieur de l'hôpital Mustapha Pacha, demain matin. Grèves à l'horizon De leur côté, les communaux ne se limiteront pas à cette action. Ils tiendront, dans la soirée de dimanche, une réunion de leur bureau national pour décider des suites à donner à leur mouvement de grève de trois jours qui s'est achevé mercredi dernier. Il est très probable, a déclaré Ali Yahia, du Conseil national des communes (CNC), d'avancer la tenue de la grève nationale de deux jours prévue à partir du 16 juin prochain. « Nous pensons que nous allons avancer notre grève pour le mois de mai. La décision finale sera prise par la base », a-t-il précisé, ajoutant qu'il est possible d'entamer des actions avec d'autres syndicats autonomes de la Fonction publique. « Nous allons nous concerter après le sit-in pour faire le point sur les prochaines actions », a-t-il indiqué. Après les communaux, ce sont les adjoints de l'éducation qui protesteront à leur tour. Ils tiendront très prochainement leur assemblée générale pour décider définitivement de la forme de protestation à adopter en mai ou à la rentrée scolaire, selon Fartaki de la Coordination nationale des adjoints de l'éducation, qui a jugé « la grève inévitable ». Toujours dans le secteur de l'éducation, le Cnapest maintient son boycott des notes dans 16 wilayas, selon son coordonnateur, Larbi Nouar. D'autres rejoindront le mouvement prochainement, ce qui perturbera sérieusement l'orientation des élèves et même la préparation de la prochaine rentrée scolaire. A Sétif, par exemple, 66 lycées « n'ont pas tenu leurs conseils de classe ».