Si le suivi de l'appel du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a été mitigé les 29 et 30 mars, cette fois-ci aucun écho n'a été donné au débrayage des trois jours annoncé par le bureau national. Les travailleurs des 12 communes que compte la wilaya de Constantine ont assuré leur fonction sans perturbation. Ils reconnaissent quand même la précarité dans laquelle ils exercent et demandent l'amélioration de leurs conditions de travail ainsi qu'une revalorisation de leurs salaires jugés les plus bas de la fonction publique. Il faut reconnaître que la majorité des travailleurs sont affiliés à l'UGTA, ce qui aurait, sur un autre plan, engendré... un désintéressement pour cette grève. Cependant, à l'origine de ce différend avec le bureau national du Snapap, la «non-reconnaissance» par les syndicalistes constantinois de la légitimité de M. Malaoui, compte tenu de son «éviction au terme du congrès en 2004». Le responsable du bureau de wilaya, M. Benlemili, ne cesse de répéter : «Le Snapap ne prendra en compte que les décisions pouvant émaner du secrétaire général, Belkacem Felfoul. La seule voie apte à actionner une quelconque protestation.» Malgré cette divergence dans la direction, les syndicalistes du Snapap de Constantine déclarent : «Nous restons fidèles aux revendications initiales exprimées à travers les 14 points suggérés et déposés en 2008 sur la table du gouvernement en vue de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles du staff.» Il faut préciser que certains travailleurs non affiliés au Snapap ont tenté hier matin de rassembler les communaux pour un arrêt de travail d'au moins deux heures, histoire de marquer leur solidarité avec leurs collègues, reconnaissant ainsi la légitimité des doléances et dénonçant les pressions exercées par l'administration. De timides attroupements ont été observés devant les antennes des APC et au cœur des discussions, la grève. «Doit-on faire la grève ?» Les travailleurs n'omettent pas de déclarer à la presse qu'ils ont été marginalisés et exclus de toutes les augmentations salariales et du régime indemnitaire, ainsi que dans la classification catégorielle dans la nouvelle grille des salaires de la fonction publique. «Nous travaillons dans des conditions précaires, et la majorité d'entre nous sont des contractuels», précisent-ils. En parallèle, on laisserait entendre à l'échelle de la wilaya de Constantine que des protestations ne seraient pas à écarter dès lors que le personnel souffre de plusieurs insuffisances.