Synthése de Mekioussa Chekir Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a relevé, lundi dernier devant l'ONU, à New York, que le financement du terrorisme est l'un des «leviers les plus puissants» qui encourage ce phénomène. Ce dernier s'exprimait au Symposium sur la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, tenu dans le cadre de la 66e Assemblée générale de l'ONU, dont l'objectif est de faire l'évaluation de la mise en oeuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies, adoptée en 2006, et l'examen de la coopération internationale en la matière. A ce propos, M. Medelci a indiqué que l'action développée par l'Algérie aux niveaux sous-régional, africain et au sein des Nations unies, dans la lutte contre le fléau de la prise d'otages et de leur libération en contrepartie de paiement de rançons aux groupes terroristes, «participe dans une large mesure à la lutte contre l'entreprise de radicalisation et d'incitation au terrorisme.» Dans ce sens, le chef de la diplomatie algérienne a considéré que les démarches de sensibilisation des pays membres et des organismes internationaux en charge de la lutte contre le terrorisme quant à la problématique posée par le paiement des rançons se sont, notamment, traduites par l'adoption de la décision, au sein de l'Union africaine (UA), condamnant cette pratique. Cela s'est traduit aussi, a-t-il poursuivi, par l'adoption, au sein de l'ONU, de résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, «qui ont amorcé un pas encourageant dans le sens de la prise en charge de cette question». Par ailleurs, il a déclaré devant l'ONU que l'Algérie saisit l'occasion de ce symposium pour réitérer sa plus ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes, y compris les actions qui ont pour conséquence directe ou indirecte son encouragement et son renforcement. M. Medelci a également souligné qu'il appuyait fortement la lutte contre le cyberterrorisme et l'utilisation par les groupes terroristes, dans leurs activités de recrutement et de radicalisation, des moyens de communication modernes. Abordant la coopération «très suivie» entre l'Algérie et l'ONU, en matière de lutte contre le terrorisme, le ministre a affirmé que cela s'est traduit par la mise à disposition des Nations unies d'une quantité consistante de matériel documentaire, d'archives manuscrites et audiovisuelles, ainsi que de production de courts métrages et de documentaires. Et de mettre en avant les résultats positifs de la politique de paix et de réconciliation nationale mise en oeuvre par l'Algérie. Par ailleurs, M. Medelci a jugé que la nécessité de coopérer plus largement sur l'ensemble des volets de la lutte antiterroriste s'impose entre les pays directement concernés et les pays et institutions partenaires. Dans ce sens, il a précisé que la Conférence d'Alger sur la lutte contre le terrorisme, tenue les 7 et 8 septembre derniers entre les pays du champ du Sahel et près de 40 autres pays et institutions internationales et régionales, «met clairement en relief cette nécessité». La Conférence d'Alger, a encore indiqué le ministre, «a été l'occasion d'enregistrer un consensus fort et un niveau d'engagement plus déterminé pour lutter efficacement contre ce phénomène qui concerne, malheureusement, l'humanité entière». A noter enfin que le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, prendra part au lancement officiel du Forum global de lutte antiterroriste qui aura lieu jeudi à New York, a indiqué, hier, un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le Forum global de lutte antiterroriste, dont l'Algérie est membre fondateur, est une initiative multilatérale informelle rassemblant une trentaine de pays. Il se propose de créer et de mettre en place des normes et des outils de coopération de nature à renforcer les activités et les travaux des Nations unies et des organisations régionales, par les échanges d'expériences, la mobilisation et la coordination des ressources et l'appui aux stratégies régionales mises en place.