Insistant sur le fait que le financement représente l'un des “leviers les plus puissants” qui encourage le terrorisme, le chef de la diplomatie algérienne a mis en exergue l'importance des concepts de la réconciliation et de la dé-radicalisation mis en œuvre par l'Algérie, comme en témoigne l'intégration dans la société d'environ 10 000 terroristes. S'exprimant au symposium sur la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, tenu dans le cadre de la 66e Assemblée générale de l'ONU, dont l'objectif est de permettre l'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies adoptée en 2006, et l'examen de la coopération internationale en la matière, le ministre algérien des Affaires étrangères a évoqué l'expérience algérienne en matière de lutte contre ce fléau. Dans ce cadre, Mourad Medelci a souligné le rôle de la sensibilisation menée, par le biais des supports médiatiques adaptés, à travers les témoignages de terroristes algériens repentis. Il a ainsi mis en exergue “les résultats positifs en matière de dé-radicalisation, de la politique de paix et de réconciliation nationale mise en œuvre par l'Algérie depuis plus d'une décennie sous l'impulsion du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika”. Il a rappelé que “cette politique ambitieuse de réconciliation et de dé-radicalisation, qui a été consacrée par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, approuvée massivement par référendum populaire, a connu un franc succès puisqu'elle a permis la reddition et le retour dans la société et l'intégration en son sein d'un nombre important de terroristes : 10 000 terroristes”. Sur la question du financement du terrorisme, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que c'est l'un des “leviers les plus puissants” qui encourage ce phénomène dévastateur. Il fera remarquer que l'action développée par l'Algérie aux niveaux sous-régional, africain et au sein des Nations unies, dans la lutte contre le fléau de la prise d'otages et de leur libération en contrepartie de paiement de rançons aux groupes terroristes, “participe dans une large mesure à la lutte contre l'entreprise de radicalisation et d'incitation au terrorisme”. Il insistera sur le fait que “cette pratique sinistrement lucrative constitue un appel d'air aux composantes les plus vulnérables et les plus démunies des populations, dont particulièrement la jeunesse dans certaines régions du monde, à l'instar des pays de la sous-région du Sahel”. à ce propos, Mourad Medelci estimera que “les démarches de sensibilisation des pays membres et des organismes internationaux en charge de la lutte contre le terrorisme quant à la problématique posée par le paiement des rançons se sont, notamment, traduites par l'adoption de la décision, au sein de l'Union africaine, condamnant cette pratique”. Il ajoutera que “cela s'est traduit aussi par l'adoption, au sein de l'ONU, de résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité qui ont amorcé un pas encourageant dans le sens de la prise en charge de cette question”. Le ministre saisira l'occasion pour réitérer la plus ferme condamnation de l'Algérie du terrorisme sous toutes ses formes, y compris les actions qui ont pour conséquence directe ou indirecte, son encouragement et son renforcement. Enfin, il indiquera que l'Algérie “appuyait fortement la lutte contre le cyberterrorisme et l'utilisation par les groupes terroristes des moyens de communication modernes dans leurs activités de recrutement et de radicalisation”.