L'année scolaire 2011/2012 risque très certainement de connaître de nouvelles perturbations. Les syndicats autonomes de l'Education battent le rappel de leurs «troupes», fourbissent leurs armes et menacent de mettre à exécution leur menace de grève à compter de la mi-octobre si la tutelle n'accède pas favorablement à leurs doléances. C'est ce qu'a laissé entendre le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane. A l'issue de son conseil national tenu, vendredi denier à Alger, le Snapest a décidé d'observer un débrayage la deuxième quinzaine du mois prochain, tandis que la date de la grève a été laissée à l'appréciation du bureau national. Selon M. Meriane, d'autres syndicats autonomes dont il n'a pas dévoilé le nom, pourraient se joindre à cette grève. Les syndicats de l'Education exigent la révision de leur statut particulier ainsi que le régime indemnitaire, tout en appelant la tutelle à «corriger» les incohérences et injustices que ces deux textes ont générées avec notamment la reconduction de l'indemnité d'amélioration des tâches complémentaires (IATC). «Il est vrai que nous avons été le premier secteur à avoir bénéficié d'un statut particulier. Mais il est tout autant vrai que nous avons été les seuls lésés […]. La promulgation de notre statut particulier s'est faite dans une conjoncture particulière, le gouvernement était dans une position de force. A contrario, la promulgation des statuts particuliers des autres secteurs s'est faite dans l'ombre des révolutions arabes, le gouvernement avait pour seul souci d'éviter l'embrasement social», souligne Meriane. Autre point : le départ à la retraite après 25 années de service, avec le maintien de la retraite anticipée, ainsi que l'instauration de la prime de zone notamment au profit des enseignants du Sud et des Hauts Plateaux. En conclave «ouvert» depuis le 20 septembre dernier, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) prévoit de tenir son conseil national le 27 du mois en cours afin de prendre la décision concernant les moyens de protestation contre l'attitude jugée passive et contreproductive du ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid. Selon les animateurs du Snte, deux options se présentent d'ores et déjà : un arrêt illimité des cours ou alors une grève de la faim. La base est majoritairement en faveur de la première option. Les militants du Snte appellent, en outre, au départ de M. Benbouzid. Plusieurs points de discordance font s'opposer ministère de l'Education et syndicats autonomes, mais trois points litigieux sortent du lot : œuvres sociales, statut particulier et régime indemnitaire du secteur de l'Education. Dans toutes les revendications soulevées, l'aspect pédagogique est quasiment absent. Deux acteurs font la pluie et le beau temps dans un duel à enjeux pour le ministère de l'Education et les syndicats de l'Education. Au milieu, les élèves assistent impuissants à ces bras de fer dont ils sont les premières victimes. L'aspect pédagogique est relégué au rang de «sous-priorité» et les élèves des cycles primaire, moyen et secondaire, se trouvent malgré eux «otages» de ce litige qui menace réellement de compromettre leur année scolaire. En sus des œuvres sociales, deux autres points figurent aussi dans la plateforme de revendications des syndicats de l'Education : le statut particulier et le régime indemnitaire dont ils exigent la révision. Les syndicats qualifient d'injuste leur statut particulier et le régime indemnitaire, comparés à ceux dont ont bénéficié les autres secteurs. Les travailleurs de l'éducation expliquent qu'ils ont bénéficié d'augmentations comprises entre 25 et 28%, tandis que pour les autres secteurs les montants des augmentations varient entre 45 et 85%. Pour une incidence financière allant de 5 000 à 11 000DA. Y. D.