«Nous n'avons pas fait cette grève avec gaieté de cœur, car nous aussi nous sommes des parents d'élèves. Pour nous, c'est le seul moyen de nous faire entendre afin d'arracher nos droits ». C'est ce qu'a déclaré hier Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), lors d'une conférence de presse coïncidant avec le premier jour de grève lancé par trois syndicats autonomes de l'éducation. Pour lui, ce mouvement va se renforcer avec l'entrée en grève aujourd'hui de deux autres syndicats du secteur, le CLA et la SATEF. Selon le conférencier, la dégradation continue des conditions socioprofessionnelles des professeurs de l'enseignement secondaire et technique et la promulgation de l'instruction du Premier ministre relative qui annihile la rétroactivité du régime indemnitaire en contradiction avec l'article No 22 du décret présidentiel n°7-307 ont exacerbé la colère des enseignants. Le syndicat conteste aussi la mise à mort programmée de l'enseignement technique qui, selon lui, constitue toujours une source de qualification nécessaire pour tout développement économique. Expliquant le contenu de la plateforme de revendications, Meziane Meriane aborde en premier lieu l'élaboration d'un régime indemnitaire digne avec application de l'effet rétroactif à partir de janvier 2008 jusqu'à janvier 2010. Car la non-application de cette disposition fera perdre à l'enseignant entre 12 000 à 19 000 DA. Le CNAPEST demande aussi la concrétisation de la retraite après 25 ans de services, la revalorisation des indemnités spécifiques aux enseignants de la région du Sud, la revalorisation de l'enseignement technique et le rétablissement des enseignants du technique dans leurs droits. Selon lui, tous ces points ont été abordés lors de la rencontre du jeudi dernier avec le ministre de l'Education nationale mais le représentant du syndicat reste sceptique sur la prise en charge de cette plateforme revendications. «Lors de nos pourparlers, nous avons compris qu'il n'y a que le Premier ministre qui peut répondre à nos doléances », estime le syndicaliste qui déclare que la grève continuera durant cette semaine et probablement la semaine prochaine si aucune réponse favorable ne parvient à son organisation.