Cela fait une année que les résidants des cités Sonelgaz d'Alger (Ben Aknoun, Miremont, Kouba, Aïn Bénian, Aïn Taya), de Boumerdès, d'Oran, Sétif, Skikda et Blida, multiplient les démarches, contacts et sit-in, en vue d'arracher ce qu'ils considèrent comme leur «droit» à la cession de leurs logements sociaux par leur employeur. Déterminés à aller au bout de leur revendication en dépit du niet de la direction de Sonelgaz, les résidants tiendront, demain à 7h30, un rassemblement à l'entrée de la Cité de Ben Aknoun. Une menace d'expulsion, à terme, pèse sur des centaines de familles de retraités et d'agents en activité qui logent dans les cités de l'entreprise depuis, pratiquement, une trentaine d'années et ce, à titre de locataires. Dans un communiqué, dont une copie nous est parvenue, les plaignants rappellent que l'entreprise a pourtant décidé de leur vendre ces logements en 2008, comme elle l'a déjà fait auparavant, entre autres au Ruisseau, à la cité Mons, la cité Balzac, à Annaba et à Blida. «Tout était prêt (prix de cession, contrat, convention bancaire, etc.) mais, subitement, M. Bouterfa, PDG de Sonelgaz, refuse de les céder, affirmant que c'est M. Ouyahia (le Premier ministre, Ndlr) qui refuse cette cession», lit-on encore dans le document qui porte la signature et le cachet de l'Association des résidants de la cité Sonelgaz (ARC) de Ben Aknoun. N'ayant pu acquérir d'autre toit, la réglementation en vigueur le leur interdisant, ces résidants, à 80% des retraités, ont saisi le P-DG de Sonelgaz, les ministres de l'Energie et de l'Intérieur, le Premier ministre et le président de la République. En dépit d'une série de sit-in et d'une campagne médiatique, les résidants n'ont pas eu gain de cause. En juin dernier, cependant, et après force persévérance, le P-DG de Sonelgaz a, enfin, consenti à les recevoir. «Mais, contre toute attente, des milliers de familles, au lieu d'appuyer les décisions de cession déjà prises en 2005 et 2008, M. Bouterfa les fait annuler et revient à la charge contre les résidants, actifs et retraités, au moment même où l'Etat reloge des centaines de milliers de citoyens», regrettent les plaignants. Ils accusent la direction de Sonelgaz de faire pression sur les résidants afin de les pousser à la porte. Ils n'hésitent pas à parler de hogra. «Persuadés de notre bon droit à la cession de nos logements, écrivent les résidants, nous appelons encore une fois les pouvoirs publics pour que justice soit faite.» Y. D.