De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Avec en ligne de mire la réalisation des objectifs fixés par le contrat de performance, la Direction des services agricoles (DSA) de Annaba a lancé, il y a quelques jours, la campagne labours-semailles qui concerne cette année 14 690 ha affectés à la production céréalière. Le comité de préparation et de suivi composé des tous les intervenants du secteur, Ccls, Badr, Crma, Institut technologique des grandes cultures (Itgc), Chambre d'agriculture, Unpa et encadrement de la DSA des différentes subdivisions implantées en zone rurale, a été mobilisé pour réussir cette campagne. Crédit Rfig, financement de la céréaliculture, fertilisants, intrants agricoles, semences et crédits de campagne ont été mis en place et les ingénieurs et techniciens détachés par la DSA sont chargés du suivi et de la vulgarisation de l'itinéraire technique auprès des agriculteurs. «Ce qui a faussé les prévisions de récolte lors de la campagne 2010/2011, nous a déclaré le directeur des services agricoles, ce sont surtout la mauvaise répartition des précipitations atmosphériques, des inondations ont été enregistrées sur plusieurs hectares, le non-respect de l'itinéraire technique par les agriculteurs et le fait que certains exploitants continuent à pratiquer la céréaliculture sur des superficies censées être affectées à l'arboriculture. Mais malgré cela nous avons enregistré des pics de production dans la région de Aïn Berda avec par endroits 80 quintaux à l'hectare. Ce qui est une performance en soi et nous comptons cette année nous rapprocher encore plus des objectifs fixés par le contrat de performance sinon les réaliser totalement.» Sur les 14 690 hectares destinés à l'emblavement, 11 340 seront ensemencés de blé dur, 1 600 de blé tendre et 1 720 d'orge, le reste de la Surface agricole utile (SAU) est exploité par les maraîchages, l'arboriculture, laissés en jachère ou en assolement. 1 028 hectares cependant ont été affectés à la multiplication des semences auprès de particuliers implantés dans des zones très favorables, expérimentés et dotés des moyens nécessaires. Avec tous les moyens humains et financiers déployés, il faut dire qu'à Annaba, il subsiste encore des réticences de la part d'une partie des agriculteurs céréaliers qui s'accrochent encore aux méthodes traditionnelles et archaïques de culture si bien que le rendement à l'hectare s'en ressent et est très en deçà des prévisions. «Sur un millier de producteurs de céréales, poursuit le DSA, une trentaine seulement suivent les conseils des techniciens et appliquent sur le terrain l'itinéraire technique et ils sont récompensés en retour par une récolte record. Nous essayons autant que faire se peut au cours des journées de vulgarisation agricole d'expliquer aux agriculteurs l'utilité prouvée de l'utilisation des fertilisants, des intrants, des désherbants et du respect de l'itinéraire technique pour un meilleur rendement. Nous sommes sûrs que tous les agriculteurs finiront par s'y conformer, et ce, dans l'intérêt de tous.» Sur les objectifs de production fixés par le contrat de performance approuvé par la DSA de Annaba, la précédente campagne moissons-battages a réalisé 66% des prévisions, soit 229 985 quintaux sur un objectif fixé à 334 100 quintaux. Cette production, qui a enregistré un accroissement de l'ordre de 27% par rapport à la campagne 2009/2010, reste toutefois insuffisante au vu des moyens mis en œuvre et de la mobilisation quasi générale des cadres de la DSA. En effet, le crédit Rfig qui a bénéficié à 144 agriculteurs et a consommé 64 millions de dinars, le soutien à l'utilisation des engrais pour 11 780 quintaux et pour lequel ont été dépensés 9 479 350 DA ainsi que la livraison de 8 663 quintaux pour un montant global de 10 370 950 DA n'ont pas donné les résultats escomptés et cette fois la DSA est déterminée à tout contrôler et surtout à suivre sur le terrain l'évolution de la situation de façon à intervenir en temps opportun. «Nous avons mis en place tous les moyens disponibles et nous allons suivre et contrôler la situation par l'entremise de nos subdivisions implantées en zone rurale de façon à être tout près des fellahs et ainsi les conseiller. Nous pouvons affirmer aujourd'hui que les semences, les intrants agricoles et les engrais sont disponibles auprès de la Ccls pour peu que l'agriculteur présente son plan de culture visé par la subdivision. La campagne labours-semailles a démarré et il n'y a aucun problème», conclut le DSA.