Photo : Riad De notre correspondante Amira Bensabeur Il est important de connaître, de comprendre et de transmettre les paroles des habitants concernés quotidiennement par la violence au sein des quartiers dans la wilaya de Tlemcen. En effet, ce problème, qui a été durant quelques années un sujet de grande actualité, marquée par de nombreux délits, crimes, viols, agressions, enregistre une baisse grâce à la police de proximité et la multiplication des Sûretés urbaines. De jour comme de nuit, les unités de police déployées dans la région ont pour mission d'occuper le terrain, dans des endroits réputés pour être des quartiers chauds, dans le but de rétablir la paix publique. Résultat : moins de violence urbaine. Au cours des dernières années, les violences urbaines étaient en hausse dans les quartiers sensibles recensés par les services de sécurité, tels Koudia, Boudghene, dans les quartiers frontaliers de Maghnia, dans la région de l'extrême ouest de Tlemcen. Ces violences se sont aussi aggravées dans la mesure où des agressions sont effectuées de plus en plus avec des armes blanches, certaines se sont terminées avec des meurtres. A ce sujet, il est à noter que depuis le début de l'année, pas moins de sept meurtres ont été commis. Ainsi, les services de la gendarmerie et de la police traitent annuellement jusqu'à 10 000 affaires. Aujourd'hui, la situation s'améliore de jour en jour grâce à la politique de la police de proximité. Une nette amélioration est enregistrée dans la région de Tlemcen en matière de criminalité, selon des sources policières qui ont souligné que les agressions et les vols ont diminué par rapport aux années précédentes dans ces quartiers frappés par le chômage. «La sécurité constitue un enjeu majeur dans les villes et grandes agglomérations, terrains propices au développement de la délinquance, la qualité de la vie sociale en dépend» a-t-on déclaré au commissariat. Les éléments de la police activent de jour comme de nuit pour assurer sécurité et paix. Plusieurs personnes impliquées dans des affaires de drogue ont été appréhendées, ce qui rassure les populations et met à l'abri les jeunes. Les forces de sécurité mènent des opérations inopinées sur le terrain à travers l'ensemble des quartiers, où existent de véritables nids pour la petite délinquance. Cette baisse de la violence largement constatée est due, explique-t-on, à la volonté de dialogue de la police qui se manifeste dans de nombreux domaines, avec notamment des actions de sensibilisation dans les écoles, etc. tout en avertissant collégiens et lycéens quant aux risques liés à certains phénomènes de délinquance. Au volet drogue, la police a élucidé plusieurs affaires, et souvent l'accent a été mis sur la famille et la société qui doivent s'impliquer. «Il ne s'agit pas de céder à la panique, mais de prendre conscience de l'environnement de nos enfants, de faire le point sur la qualité de la communication et des relations dans la famille ; il faut essayer de comprendre la souffrance, les angoisses, les complexes et les révoltes de nos enfants, pour les aider à trouver des solutions qui les feront grandir», dira un officier de police Ceci explique que dans certaines écoles, des petits ont été poussés à fumer de la drogue ou à prendre des psychotropes, ce qui amène les policiers à interpeller les parents et à les exhorter à mieux prendre en charge leur progéniture. Ce qui a permis de sécuriser ces quartiers est le démantèlement des groupes de malfaiteurs spécialisés dans les vols et agressions et la saisie d'importants lots d'armes blanches. L'autre facteur qui nuit à ces grandes agglomérations et faubourgs est la création de lieux de débauche dans les cités. Dans le cadre de la lutte contre ce phénomène, la police a démantelé plusieurs réseaux et arrêté des femmes impliquées dans ces affaires de mœurs. Ces affaires liées à la prostitution ont fait beaucoup de bruit dans ces quartiers populaires et même dans des cités résidentielles, qui comptent une multitude de lieux non encore investis. Reste, cependant, un grand travail qui attend la police de la voie publique. Il s'agit de gérer les trottoirs squattés par les commerçants qui exposent leurs marchandises et produits sur des étals ou à même les trottoirs devenus, avec le temps, une devanture de leur commerce. Les restaurants ont accaparé ces lieux avec leurs rôtisseries à braise qui sont à l'origine de saletés et de pollution. Du côté des marchés, c'est toute la chaussée qui est conquise par les revendeurs. Quant aux cafés, les chaises et les bancs ont monopolisé les espaces réservés au piéton. En effet, devant l'insécurité qui est devenue une des préoccupations majeures des sociétés urbanisées, et face à la petite et grande criminalité, la violence et les comportements incivils, la police a mis en place une politique sécuritaire afin d'apporter des solutions concrètes. Objectifs visés : violence et délinquance juvéniles dans les quartiers. Une stratégie qui consiste à mener des actions sur le terrain avec des agents appelés par leur «indicatif». Des jeunes sont interrogés, d'autres arrêtés notamment ceux en état d'ébriété. La sécurité, c'est l'affaire de tous : l'Etat, l'école, la famille et la société Des stratégies ont été élaborées, outre des priorités de la lutte contre l'insécurité autour desquelles doivent se mobiliser les institutions et organismes publics et privés concernés. Mais la cause principale de cette délinquance, selon les policiers, est d'abord le démantèlement de la cellule familiale qui cesse d'être un milieu d'éducation et d'exercice de l'autorité. Les enfants sont ainsi abandonnés à la rue. «User de drogue et d'alcool n'aide pas à la réussite scolaire : on travaille moins, l'intérêt pour les études diminue, le nombre de punitions augmente et les résultats se détériorent. La drogue et l'alcool sont des manières d'échapper à la réalité. Ils sont clairement un facteur de criminalité, notamment par la déresponsabilisation qu'ils génèrent. Pourtant, la tolérance à l'égard des psychotropes (drogue) est plus grande dans les quartiers, l'école…», affirment des policiers, quotidiennement confrontés à ce genre d'affaires.