La Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (Fnte) se réveille d'une longue léthargie. Depuis la décision du ministre de tutelle, Boubekeur Benbouzid, de lever le monopole de la gestion des œuvres sociales à l'UGTA, l'organisation ne connaît pas de répit. La voilà provoquer une grève de trois jours à travers les établissements du pays pour marquer son retour sur le terrain de la protestation. Elle a commencé hier avec l'appel à la grève et elle ne compte pas s'arrêter là. Le syndicat affilié à la Centrale syndicale UGTA envisage une série d'actions protestataires et compte même aller vers une grève illimitée. La finalité étant de casser l'alliance des syndicats autonomes qui se préparent pour une grève nationale illimitée à partir du 10 octobre prochain. C'est ce que pensent, en tout cas, les organisations autonomes qui, pour la première fois depuis des années, ont décidé de transcender leurs différends et constituer un bloc face au ministère de tutelle qui, semble-t-il, continue d'ignorer leurs revendications d'ordre salarial et autres. Les syndicats autonomes accusent la Fnte de vouloir casser leur alliance et donc leur grève nationale du 10 octobre. Dans un communiqué rendu public, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) a déclaré carrément la guerre à la Fnte, l'accusant d'être à l'origine de toute l'anarchie qui règne dans le secteur de l'Education. L'UNPEF a appelé les travailleurs des différents corps à ne pas répondre à l'appel du syndicat de l'UGTA et à faire en sorte de contourner ses manœuvres et ses tentatives de déstabilisation et de division. L'UNPEF s'est adressée particulièrement aux intendants qui avaient prévu, eux aussi, une grève à partir d'hier et leur a demandé de reporter leur action. La requête de l'UNPEF a été accueillie favorablement et la Coordination des intendants a annoncé alors sa décision de reporter sa grève à une date ultérieure pour soi-disant procéder à l'évaluation de son débrayage des deux dernières semaines du mois de septembre. Ce qui est à relever, c'est ce que les revendications de la Fnte et celles des autres syndicats sont presque identiques. Elles tournent autour de la révision du régime indemnitaire et l'amendement du statut particulier. Cependant, la Fnte préfère agir seule, dans un premier temps, pour se distinguer et s'imposer ensuite sur le même terrain que compte occuper les organisations autonomes, avec l'intention claire de leur faire de l'ombre, peut-être même les écarter. Lundi dernier, le secrétaire général du ministère de l'Education nationale, Boubekeur Khaldi, a rencontré les représentants de la Fnte et leur a demandé de renoncer à leur mouvement de protestation. Le représentant de Boubekeur Benbouzid a assuré les syndicalistes que toutes leurs revendications sont examinées et prises en charge dans le cadre de la commission mixte gouvernement-syndicats. Selon ses dires, c'est juste une question de temps et tout sera réglé au plus tard début décembre prochain. Ne croyant pas aux promesses, la Fnte a refusé de satisfaire la demande du responsable du ministère et a maintenu sa grève. Plusieurs établissements du primaire et du moyen étaient paralysés, hier, dans différentes wilayas du pays. La Fnte fait payer au ministre Boubekeur Benbouzid sa décision de lui lever le monopole de gestion des œuvres sociales. Les prochains jours s'annoncent dures pour toute la famille éducative (enseignants, élèves, parents d'élèves… et ministère). K. M.