Entre ses engagements avec les syndicats autonomes et le désir de satisfaire la Centrale syndicale, le ministre de l'Education se retrouve entre le marteau et l'enclume. Le dossier de la gestion des oeuvres sociales de l'Education nationale, cheval de bataille des syndicats autonomes depuis des années, est-il appelé à connaître d'autres rebondissements pour avoir été éludé par Boubekeur Benbouzid? Le ministre de l'Education se rétracte-t-il après ses engagements avec les syndicats autonomes? En effet, après avoir cédé sur le dossier relatif à la gestion des oeuvres sociales, M.Benbouzid veut-il revenir sur ses engagements? Il n'y a pas de fumée sans feu. D'autant que les négociations entamées par le ministère avec la Fnte (Fédération nationale des travailleurs de l'éducation), aile l'Ugta, ont abouti au renoncement par la Fnte au mouvement de grève prévu pour les 2, 3 et 4 février derniers. La Fnte avait-elle eu des garanties et des assurances pour continuer à gérer le butin de guerre de la bataille syndicale, l'argent des oeuvres sociales? En esquivant la question liée à la gestion des oeuvres sociales dans ses déclarations en marge de sa visite de travail à Tlemcen, le premier responsable de l'éducation a évité diplomatiquement de fâcher son allié de toujours, l'Ugta à qui, semble-t-il, il avait donné des garanties quant à la gestion des oeuvres sociales. En effet, en évitant de répondre à une revendication aussi sensible des syndicats autonomes, en se contentant juste de répondre sur les revendications liées aux régimes indemnitaires et leur application avec effet rétroactif, le ministre de l'Education nationale a tout simplement jeté un pavé dans la mare. Revient-il sur ses engagements contractés avec les syndicats autonomes qui ont débouché sur le gel du mouvement de grève après le préalable portant sur l'abrogation de l'arrêté 158/94 et l'application des augmentations avec effet rétroactif? «Après les réunions marathoniennes des commissions installées à cet effet, lesquelles ont été boycottées par la Fnte, nous nous interrogeons sur les intentions des pouvoirs publics quant au dossier relatif à la gestion des oeuvres sociales. On veut des réponses claires et nettes sur cette question par le département de Benbouzid qui ne doit pas connaître d'interférence, du moment qu'il est de son ressort» s'accorde à dire la majorité des syndicats autonomes que nous avons contactés hier à ce sujet. Pour rappel, après trois semaines de grève engagée par lesdits syndicats en novembre dernier, le département de Benbouzid avait lâché du lest en cédant sur son propre arrêté de 1994. Mais faute d'avoir une radioscopie nette et objective de la représentativité des différents syndicats de l'éducation pour la mise en place de la commission mixte devant gérer les oeuvres sociales qui représentent 3% de la masse salariale de tout le secteur de l'Education, le ministère semble se retrouver entre le marteau et l'enclume: d'une part, l'Ugta qui ne veut pas lâcher son butin de guerre à qui elle doit son existence relative dans la Fonction publique, d'autre part, les syndicats autonomes qui ne demandent qu'une gestion transparente de leur argent en optant pour l'installation de commissions neutres émanant du vote global des travailleurs. Tandis que la Fnte, détentrice jusqu'ici du monopole de la gestion des oeuvres sociales, qui a perdu beaucoup de ses adhérents ces dernières années, compte sur le poids de la Centrale de Sidi Saïd pour peser sur le gouvernement de Ouyahia afin de persuader son ministre de renoncer à la question des oeuvres sociales.