Photo : Riad Par Amel Bouakba Après les échecs cuisants et les désillusions essuyés au sommet de Copenhague (Danemark) , en décembre 2009, puis à la conférence de Cancun ( Mexique) l'année suivante, tous les yeux sont rivés sur la prochaine conférence sur les changements climatiques de Durban, en Afrique du Sud, prévue en décembre prochain. L'espoir renaît à nouveau, de voir des mesures concrètes, même si les pays industrialisés, en tête les Etats-Unis, continuent d'adopter une position de mauvais pollueurs-payeurs et s'obstinent à refuser de s'engager en faveur de l'environnement. Malgré un grand sentiment de déception, les pays arabes sont décidés à aller de l'avant pour défendre leur position. Et c'est à Alger que plus de 50 responsables des pays de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA) se réunissent pour arriver à un consensus. A ce propos, une conférence de presse s'est tenue, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères (MAE), pour faire part de l'objectif de cet atelier organisé au profit des délégués arabes, qui se veut une rencontre préparatoire aux conférences des Nations unies sur les changements climatiques (Durban 2011 et Rio+20 2012). Pour les conférenciers, en l'occurrence M. Adel Abdelatif, du bureau régional du PNUD pour les pays arabes, Mme Latifa Benazza, négociateur en chef pour le ministère des Affaires étrangères, M. Mamadou Mbaye, coordinateur résident du système des Nations unis en Algérie et représentant résident du PNUD, et M. Merzak Belhimeur, directeur général des relations économiques et de la coopération internationale au MAE, l'objectif est d'arriver à une position commune qui devrait refléter les intérêts des pays arabes. Il faut dire que les tractations ont déjà commencé entre les différents groupes de pays avant le grand rendez-vous prévu dans la ville sud-africaine. Selon Adel Abdelatif, «bien que la région Mena ne soit pas parmi les plus pollueurs au monde, elle subit de plein fouet les effets des changements climatiques tels que la sécheresse et les conditions météorologiques extrêmes, c'est pourquoi une position commune s'impose pour défendre les intérêts des pays arabes et préparer l'après-Kyoto». L'Atelier d'Alger, qui s'ouvre aujourd'hui à Djenane El Mithak pour une durée de trois jours, réunit des délégués des pays arabes et un panel d'experts de haut niveau. Il vise à mettre au point des stratégies sur les mécanismes devant faire l'objet de négociation lors de la conférence de Durban, ainsi que les thématiques en rapport avec l'environnement et l'élaboration de politiques y afférents, censées être examinées à l'occasion du Sommet de Rio+20, en 2012. L'Algérie, qui préside le groupe Afrique sur les changements climatiques, assurera aussi la présidence du groupe 77 et la Chine, à partir de janvier 2012. Il est bon de souligner que la conférence de Durban abordera plusieurs questions, notamment celle liée à la mise en place de mécanismes financiers tels que le fonds vert pour le climat, un projet longuement discuté mais qui n'a toujours pas vu le jour et qui semble, aujourd'hui, compromis à cause de la crise financière. La conférence de Durban intervient au moment où les blocages des pays industrialisés persistent. C'est le cas notamment de la position absolument irresponsable de certaines puissances économiques, notamment les Etats-Unis qui sont toujours réfractaires à se conformer aux directives internationales qui font l'unanimité (le protocole de Kyoto n'a pas été ratifié par les Etats-Unis et la Chine, les deux plus gros pollueurs de la planète avec 40% de taux d'émission de gaz carbonique).Entre les attentes des uns et les réticences des autres, l'avenir de la planète reste en suspens. En attendant Durban !