La conférence des Nations unies sur le changement climatique, qui a lieu depuis près de deux semaines à Cancun, au Mexique, a terminé ses travaux vendredi 10 décembre. Selon des analyses, il n'est pas possible de parvenir à un accord sur les problèmes importants, dont la nouvelle période d'engagement du protocole de Kyoto, à cause des positions passives de certains pays développés. On peut prévoir que les résultats de la conférence de Cancun seront aussi limités que ceux de la conférence de Copenhague de l'année dernière. M. Wang Ruibing, expert en problèmes liés au changement climatique de l'Institut des problèmes internationaux de Chine, a fait remarquer que certains facteurs inopinés avaient directement compromis le processus de la conférence. Nous l'écoutons : "Le Japon s'est dit opposé à un engagement sur une nouvelle période du protocole, un point de vue partagé par le Canada et la Russie. De leur côté, le Venezuela, l'Equateur et la Bolivie ont indiqué qu'ils ne signeraient pas de nouveaux accords tant que les pays développés ne s'engageraient pas sur une nouvelle période d'engagement". Tandis que l'inde, en tant que grand pays en développement, a réajusté sa position en exprimant son souhait d'adopter un nouveau traité. Le protocole de Kyoto est le seul traité international contraignant pour les parties signataires ayant établi des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il a été validé par 37 pays développés et l'Union européenne. La première période d'engagement expira en 2012. Si des pays s'opposaient à la deuxième période d'engagement, voire rejetaient le "protocole de Kyoto" et cherchaient à lancer un prétendu nouveau "traité juridiquement contraignant", le processus global de réduction des émissions de gaz à effet de serre serait gravement compromis. En même temps, les Etats-Unis, qui ne sont pas signataires du "protocole de Kyoto", ont adopté une attitude très passive. Ainsi, l'envoyé spécial américain chargé de la question du changement climatique, Todd Stern, a déclaré à la conférence de Cancun que les Etats-Unis respecteraient leur engagement de réduction des émissions de gaz à effet de serre par des "moyens administratifs", même sans législation nationale sur cette question. Nombre de délégués voient un "revers" dans l'attitude américaine. Le ministre indien de l'Environnement Jairam Ramesh a affirmé que l'action américaine face au changement climatique était "décevante" et que Washington devrait tenir sa promesse en matière de réduction de gaz à effet de serre. D'autre part, en ce qui concerne la demande des pays en développement en matière de fourniture de fonds et de technologies par les pays développés afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, ces derniers ont présenté des conditions additionnelles en lien avec la question de la réduction mesurable et vérifiable des émissions des pays bénéficiaires. Ils ont tenté de faire accepter aux pays en développement que la responsabilité de la réduction dépasse leurs obligations, par le biais de la négociation. M. Wang Ruibing estime donc qu'il était prévisible que les résultats de Cancun seraient limités. "Il est fort probable qu'on ne puisse voir de percée substantielle sur les problèmes clés tels que la deuxième période d'engagement et la transparence de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous souhaitons qu'un progrès important puisse être réalisé l'année prochaine lors de la conférence en Afrique du Sud". M. Wang Ruibing a indiqué, en même temps, que la conférence du Cancun s'est également penché sur l'enseignement, la formation et les connaissances liées au changement climatique. Le fléau et la situation fâcheuse entraînés par le changement climatique s'approchent de plus en plus. On s'attend à ce que la conférence de Cancun puisse réaliser certains progrès permettant de préparer la conférence d'Afrique du Sud, qui pourrait aboutir à un résultat juridiquement contraignant.