Synthèse par Sihem Ammour Le séminaire sur les rapports historiques entre L'Algérie et l'Espagne s'est clôturé lundi dernier, à Béjaïa, avec les recommandations des participants pour le renforcement de leur coopération dans le domaine de la recherche scientifique, mais surtout en matière d'échange d'archives.Ce séminaire de deux jours, organisé conjointement par les centres nationaux des Archives d'Algérie et d'Espagne, a, au-delà de la mise en valeur d'un pan d'histoire multiséculaire, permis d'identifier des pistes de travail communes, afin, d'une part, d'approfondir les connaissances sur l'histoire intrinsèque des relations entre les deux pays, et d'autre part, de renforcer les liens présents par une meilleure proximité et une meilleure connaissance mutuelles. C'est dans cet esprit que Djamil Aissani, professeur à l'université de Béjaïa et président de l'association Gehimab spécialisée dans la recherche historiographique a souligné à l'assistance qu'un «fonds documentaire exceptionnel sur l'histoire des deux pays est disponible dans les centres espagnols, et dont il va falloir faire profiter les chercheurs algériens », ajoutant que «L'intérêt consiste à localiser les archives qui nous intéressent dans les centres d'archives espagnols», rapporte l'APS.Intervenant pour faire une rétrospective des documents communs se trouvant en Espagne, Esther Cruses Blanco, directrice du centre d'archives de Malaga, a appuyé cette option pour «une densification des échanges, d'autant plus que désormais, avec la numérisation électronique, la difficulté de transfert ne se pose plus». Les participants ont ainsi estimé que l'accès aux archives était de moins en moins contraignant et que leur disponibilité contribuait déjà à l'affinement d'une multitude de projets ou d'études d'ordre sociologique ou historiographique. A titre d'exemple, l'expérience du professeur Amar Allaoua qui a présenté une étude rigoureuse et bien fouillée sur «l'arrivée et l'installation des Andalous à Béjaïa». Dans son étude, plusieurs documents sont insérés, témoignant, avec force détails, de l'intégration dans la communauté béjaouie de cwes membres qui y tenaient des rôles bien en vue dans l'administration, l'armée ou l'éducation, notamment en théologie. D'autres universitaires ont pu reconstituer, grâce à cette ouverture, la nature exacte et la densité des rapports ayant marqué les relations des deux pays entre le 12ème et le 16ème siècle.Dans cette optique, Djamil Aissani a mis en exergue les liens intellectuels et les influences mutuelles entre les deux bords, évoquant notamment l'activité de certains érudits dont Sidi Boumediene, Abdelhak El Ishbili, l'algébriste Al Qarashi, Ibn Raqam ; des influences, au demeurant, qui «commencent à susciter l'intérêt des chercheurs du nord de l'Europe, gagnés à l'idée qu'il y a un patrimoine et un fonds historique commun entre le Sud et le Nord de la Méditerranée», a souligné Aissani qui étaye sa vision des choses par les manifestations culturelles organisées conjointement dans les deux rives.