Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, persiste dans sa négation de la fermeture du service de radiothérapie du Centre anticancéreux Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger. En marge d'une séance plénière au Conseil de la nation, il assure que le service «n'as pas été fermé», expliquant le retard dans la programmation de nouveaux rendez-vous par le changement des appareils vétustes mis en service depuis plus de 20 ans par d'autres plus modernes, rapporte l'APS. Par cette affirmation, Ould Abbès, qui met en avant le chiffre de 1 000 cancéreux effectuant quotidiennement leur radiothérapie à travers les centres spécialisés, tente de dégonfler la polémique née au lendemain de l'intervention du professeur Kamel Bouzid, chef du service d'oncologie médicale du CPMC, sur les ondes de la radio (lundi 10 octobre sur radio Chaîne III). Mais, au lieu de répondre objectivement et méthodiquement aux graves révélations du professeur Bouzid, le ministre, sur la défensive, se contente de se focaliser sur un aspect de l'intervention et de rappeler les futures acquisitions de matériels (57 nouveaux accélérateurs pour les traitements par radiothérapie seront acquis durant les deux prochaines années. Ils seront répartis sur 13 centres anticancéreux à travers le territoire national). Alors que le chef du service d'oncologie au CPMC parle de 44 000 nouveaux cas de cancer par an, dont 28 000 nécessitant un traitement par chimiothérapie, et déplore que sur ces derniers seuls 8 000 sont pris en charge et que les rendez-vous de radiothérapie sont fixés sur une durée insupportable de plus de 6 mois, Ould Abbès insiste encore sur la non fermeture du service du CPMC pour des raisons «techniques» et fait valoir le futur. Comme à son accoutumée, le premier responsable de la santé publique en Algérie s'échine à nier les faits avant de trouver «sa solution» pour diluer le problème. Ainsi, se rappelle-t-on de la pénurie de médicaments au niveau des pharmacies des hôpitaux, que le ministre réfutait absolument avant de révéler que c'était un défaut de gestion commis par des gestionnaires de l'intérieur du pays. Mais le problème reste identique. Il faut toujours se mettre en tête que le secteur de la santé ne peut être géré comme celui de l'habitat, du travail ou tout autre domaine, car la santé n'attend pas. Pour le malheureux patient atteint de cancer, se voir refouler du CPMC ou autre centre, pour des raisons techniques d'installation de nouveau matériels, absence de traitements ou indisponibilité de personnel, le résultat est le même. C'est l'aggravation de son état et c'est la mort. La tumeur ne fait pas de politique et ne fait pas cas des projets futurs, elle avance selon son grade (vitesse de propagation) au grand dam du cancéreux et de ses proches. Mais Ould Abbès rassure, la programmation de nouveaux malades pour la radiothérapie, au CPMC Alger, reprendra avant la fin du mois en cours (octobre 2011), dès l'installation du nouveau matériel. Pour quelle date ? Lors de son audition par la Commission des finances et du budget de l'APN sur le budget de son secteur, jeudi dernier, Ould Abbès a souligné que l'amélioration des conditions de vie et de la couverture sanitaire, ainsi que la concrétisation des programmes nationaux «sont autant de facteurs qui ont contribué à l'augmentation de la durée moyenne de vie qui est passée de 47 ans après l'indépendance à 76,5 ans actuellement», rapporte encore l'APS. S. A.