Photo : Riad Par Younès Djama Les usagers du transport ferroviaire devront encore prendre leur mal en patience pour la seconde journée consécutive au lendemain du débrayage des cheminots qui réclament le versement des rappels de 15 mois de salaires (septembre 2009-décembre 2010). Pris de court hier matin par une grève «sauvage» déclenchée sans préavis par les mécaniciens, les citoyens habitués de ce moyen de locomotion devront encore se rabattre sur le transport routier avec tout ce que cela comporte comme désagréments (embouteillage, retard, stress, etc.). Jointe hier, une source syndicale a indiqué que la grève se poursuivra jusqu'à ce que la direction de la SNTF accède favorablement à cette doléance. Les trains de banlieue sont restés à quai en ce début de semaine. Ce n'est pas la première fois que les clients de la SNTF se retrouvent pris en défaut par une grève impromptue qui est l'œuvre des agents de la SNTF. Alors que le bon usage aurait dicté que les grévistes déposent un préavis de grève, de sorte que la direction prenne ses dispositions mais également les usagers, les employés de la SNTF abusent de leur droit de grève allant au-delà du fait de se faire entendre de la tutelle, jusqu'à pénaliser les citoyens. Nombreux parmi ces derniers qui ont tenu à dénoncer ce genre de comportements lesquels, à force de se répéter, ont fini par user leurs nerfs. C'est que ces malheureux usagers n'ont pas refusé aux cheminots leur droit de faire grève, droit constitutionnellement garanti du reste, mais vivent mal ces grèves récurrentes. A maintes fois la direction de la SNTF a été interpellée sur ce point. En vain. De son côté, la direction de la SNTF, par la voix du responsable des ressources humaines, a menacé de prendre les sanctions tel que prévu par la réglementation à l'égard des grévistes. Contacté en fin d'après-midi, Noureddine Dakhli a indiqué que les grévistes ont bénéficié en 4 ans (de 2008 à 2011) de 15% d'augmentation sur leurs salaires. En 2008, rappelle-t-il, le personnel d'exploitation de la SNTF affilié à la fédération des cheminots a bénéficié de 5,6% d'augmentation, tandis que l'année suivante l'augmentation a été portée à 15%. En 2010, il a été enregistré 19% d'augmentation. Enfin, en 2011, les travailleurs ont bénéficié de plus de 20% d'augmentation. En date du 3 octobre 2011, la SNTF a reçu une plateforme de revendications émanant de la Fédération des cheminots. Deux points essentiels figurent sur cette liste, notamment l'octroi d'un rappel à compter de septembre 2010 au lieu de janvier 2011, et l'octroi de nouvelles indemnités. Les cheminots ont donné un délai de 10 jours à la direction de la SNTF afin de répondre favorablement à ces deux revendications. Auparavant, soit le 12 juin 2011, un protocole d'accord a été signé entre la Fédération des cheminots et la direction de la SNTF. A la faveur de cet accord, il a été convenu d'une augmentation de plus de 20% sur le salaire, en plus de la mise en place de nouvelles indemnités. Quatre jours plus tard, soit le 16 juin, la direction de la SNTF a consenti l'octroi d'un rappel de janvier 2011. Une décision approuvée par les cheminots. Mais voilà que ces derniers opèrent une volte-face inexpliquée par l'aveu même du responsable des ressources humaines, M. Dakhli.