Photo : Riad Par Younès Djama Le trafic ferroviaire a repris hier à la faveur d'un protocole d'accord signé entre la direction de la SNTF et les agents chargés de la protection du patrimoine de l'entreprise à l'origine du débrayage qui a immobilisé durant la matinée d'hier les trains de banlieue. Selon le directeur des ressources humaines à la SNTF, Noureddine Dakhli, l'administration de l'entreprise s'engage, à la faveur de cet accord, à titulariser 25 agents contractuels au lieu de 10 précédemment. Au total, ce seront 860 éléments qui devront être touchés par cette mesure. Les deux parties maintiennent également les indemnités décidées préalablement et dont le paiement est effectif. «Dès ce mois-ci (juillet)», précise le responsable. Les grévistes ont renoncé à l'indemnité d'expérience professionnelle (IEP). D'autre part, un moratoire a été signé par les deux parties portant sur l'engagement des agents de protection du patrimoine à ne plus observer de grève ; en contrepartie la direction de la SNTF ne prendra aucune mesure disciplinaire à leur encontre suite à la grève d'hier. De toutes les grèves qu'ont initiées les différentes catégories sociales, le citoyen est le plus souvent le perdant. Pris en tenaille entre des travailleurs qui réclament une revalorisation salariale, maintenant que la conjoncture s'y prête, et une administration aphone, le citoyen, qu'il soit usager des transports ferroviaires, pensionnaire des hôpitaux ou usager de la poste, paie pour les autres ! Toutes les augmentations de salaires consenties par le gouvernement au bénéfice des catégories sociales (enseignants, médecins, cheminots, travailleurs de la Poste, etc.), se sont faites au détriment de la «plèbe» réduite, de fait, à un simple faire-valoir. Triste réalité que les usagers du train ont revérifiée pour la énième fois suite au débrayage subi et sans préavis des agents chargés de la protection du patrimoine de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). La veille, pourtant, le directeur des ressources humaines de la compagnie a minimisé la portée de la menace en indiquant que l'ensemble des revendications soulevées par les concernés ont été satisfaites. Les usagers de la SNTF, pris au dépourvu hier suite au mouvement de grève des agents de protection du patrimoine, étaient indignés de se voir privés de leur moyen de transport quotidien en ce premier jour de semaine. La colère et l'indignation étaient les caractères communs des mines des clients qui ont dû, la mort dans l'âme, se rabattre sur le transport routier. Là aussi, une mauvaise surprise les attendait : un trafic routier asphyxiant accentué par une chaleur torride. Les gares routières de la banlieue algéroise et la principale station du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès étaient bondées de monde. Courroucés, certains usagers ont carrément laissé lâcher leurs nerfs. Beaucoup parmi eux s'en sont vertement pris à la SNTF et même au ministre des Transports, Amar Tou, coupables à leurs yeux d'être laxistes quant à infliger des sanctions sévères à l'encontre des grévistes qui déclenchent spontanément et sans aucun avis préalable des débrayages on ne peut plus pénalisants. «On devrait penser à avoir la main plus lourde pour sanctionner de la manière la plus rigoureuse ce genre d'agissement irresponsable, nous ne voulons continuer à jouer les souffre-douleur», déclare un citoyen.