Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou Le projet de réforme du marché boursier en Algérie est en marche. Il devra aboutir, d'ici deux ans, à la diversification du système de financement de l'économie nationale. Ce qui permettra à la Bourse d'Alger de sortir de sa léthargie. La Commission de surveillance des opérations boursières (Cosob) mise énormément sur ce projet, initié avec l'appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le président de la Commission, également directeur du projet en question, M. Ismail Noureddine, l'a d'ailleurs noté hier à l'occasion de la cérémonie organisée à cet effet, en insistant sur la nécessité d'améliorer l'environnement de la Bourse dans le cadre de ce processus de réforme. Le constat dressé hier à ce sujet reflète en effet la situation dans laquelle se débat la Bourse d'Alger. «La réforme à faire est profonde pour changer la situation à moyen terme. Mais il y a lieu d'abord de revoir l'environnement de la Bourse pour lui donner un caractère professionnel», a relevé le président de la Cosob, avant d'ajouter, sur un air de regret, «on a fait beaucoup d'efforts. Malheureusement, la Bourse d'Alger tourne toujours avec trois titres depuis une décennie. Maintenant que la volonté politique pour inverser la donne y est, nous comptons sur ce projet pour apporter le palliatif approprié à la dynamisation du marché boursier». Comment ? À travers un processus en deux phases, dont la première, dotée d'une enveloppe financière de 1,4 milliard de dollars, durera huit mois. Cette étape consiste à évaluer le système actuel. Elle portera en effet sur «la redéfinition des caractéristiques du marché financier et son rôle dans la conduite du développement de l'économie nationale», selon le responsable de la Cosob.Il s'agit, dans le même sillage, de cerner le champ et le mode d'action de chaque intervenant au niveau du marché financier et la relation entre ce dernier et le marché des changes et monétaire, ainsi qu'avec l'investissement étranger. Une fois les choix définis et approuvés par le gouvernement, le projet sera effectivement lancé. Et ce, à travers la modernisation des systèmes d'informations du marché financier, l'harmonisation du cadre réglementaire avec les pratiques financières internationales, et la promotion des titres boursiers dans les banques publiques et les établissements financiers privés. C'est l'objectif d'un tel projet, à travers lequel les PME seront soutenues pour l'entrée en Bourse. Des mesures d'assouplissement au profit des PME sont au programme de cette institution en vue de leur permettre de diversifier leurs sources de financement et élargir la cotation à la Bourse à d'autres acteurs, selon le directeur général de la Bourse des valeurs, M. Mustapha Ferfera. En application de ces mesures, la Bourse d'Alger créera un compartiment bousier dédié spécialement aux PME et opérationnel au début 2012. Ainsi, les conditions d'éligibilité, d'introduction des PME à ce marché seront assouplies par rapport à ce qui est exigé aux grandes entreprises, en termes d'ouverture de capital notamment. «La proportion exigée pour l'ouverture du capital social de la PME serait révisée à 10% contre 20% appliquée pour les grandes sociétés», a précisé M. Ferfera. A titre d'exemple, le nombre d'actionnaires détenteurs du capital de la PME sera également revu à la baisse. Au lieu de 300 actionnaires, l'entreprise peut se contenter de 50 actionnaires, ou bien trois investisseurs institutionnels (banques, établissements financiers ou compagnies d'assurances) «suffisent pour introduire les titres en Bourse».