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Avis partagés des experts sur l'impact de la crise financière sur l'Algérie Selon certains spécialistes, la récession dans les pays développés pourrait booster les IDE
Si le débat sur les conséquences de la crise financière sur notre pays est d'une actualité brûlante, les analyses de certains experts sont loin d'être convergentes. Plusieurs économistes, experts et surtout des hauts responsables se sont exprimés, ces derniers temps, sur ce sujet, sans toutefois «chasser» le doute qui plane sur cette problématique. L'Algérie est-elle à l'abri de la crise financière actuelle ? Y aurait-il des conséquences sur notre économie ? A ces questions, les avis divergent. Au sujet du dépôt de pas moins de 43 milliards de dollars des réserves de changes par l'Algérie, soit près du 1/3 des réserves en bons de Trésor américain, le délégué général de l'Association des banques, M. Benkhelfa, a conforté les récentes déclarations du gouverneur de la Banque d'Algérie. Il a tenu, ainsi, à rassurer en estimant que l'argent de notre pays est «sécurisé», d'autant qu'il s'agit, explique-t-il, de «placement sans risque». «Notre argent est placé en bons du Trésor, donc assuré par l'Etat américain», résume-t-il. Par ailleurs, la même source a fait savoir que la crise financière, qui frappe de plein fouet plusieurs pays, pourrait être, dans le cas de l'Algérie, une occasion pour enregistrer un engouement des investissements directs étrangers (IDE). En clair, notre pays, qui demeure à présent «hors de la sphère spéculative», serait la cible de plus en plus des investisseurs étrangers. Cette hypothèse tient son essence, selon Benkhelfa, du souci récurrent des hommes d'affaires et industriels étrangers d'investir et de placer leurs capitaux dans des économies dites «hors spéculatives». «On peut enregistrer un engouement au niveau des IDE, d'autant que l'Algérie, à l'image de certains pays, ne connaît pas le phénomène de la spéculation, une chose qui ne pourrait qu'encourager la venue des investisseurs étrangers», nous a-t-il précisé. Cependant, la même source a laissé entendre que l'économie algérienne pourrait être touchée indirectement par cette crise, notamment dans le volet ayant trait à la récession de l'économie mondiale. En décodé, la récession de l'économie mondiale prolongée entraînerait, à coup sûr, une baisse de la demande mondiale en hydrocarbures, et par conséquent une chute du cours du baril de pétrole. Soit un manque à gagner pour l'Algérie. Même son de cloche chez M. Boumghar du CREAD. Pour ce spécialiste, la partie de nos réserves de changes placée en bons du Trésor américain a, certes, un taux d'intérêt faible (2%) mais «fixe». En d'autres termes, le placement de l'Algérie de ses réserves dans le Trésor américain, nonobstant son faible taux, vaut mieux qu'un placement dans les banques d'affaires, avec, certes, un taux élevé mais qui, aujourd'hui, s'effondrent comme des châteaux de cartes, comme l'a si bien montré la crise actuelle. Par ailleurs, ce passionnant débat sera certainement enrichi aujourd'hui par l'intervention du gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Laksasi, devant les députés à l'APN. S. B.