Prévu pour hier, finalement c'est aujourd'hui que le CNT libyen proclamera solennellement, à Benghazi, la «libération» totale de la Libye. «C'est confirmé. Nous annoncerons la libération totale de la Libye dimanche à 17h00 (15h00 GMT) sur la place du tribunal de Benghazi», a déclaré ce responsable sous couvert de l'anonymat. C'est Moustapha Abdeljalil qui fera cette annonce symbolique qui équivaut, en théorie, à la fin de la guerre civile en Libye. Même s'il reste quelques poches de résistance du résidu du régime de Kadhafi, les affrontements seront localisés et circonscrits. Cependant, l'après-Kadhafi est le début du test réel de la cohésion militaire de la rébellion et de l'autorité du CNT sur les différents groupes armés. Le Conseil de transition aura encore à gérer le pays pendant huit mois, échéance fixée pour la formation d'un gouvernement issu du Parlement, qui sera élu dans huit mois. «Après l'élection du Congrès national, nous commencerons à élaborer une Constitution, puis former un gouvernement par intérim afin de gérer les affaires de l'Etat jusqu'à ce que les élections présidentielles se tiennent», a déclaré Mahmoud Jibril à la presse, à Amman, lors d'une réunion du Forum économique mondial, selon des agences de presse. «Pour le moment, restaurer la stabilité et l'ordre, enlever les armes de la rue et entamer un processus de réconciliation nationale sont en tête de l'ordre du jour du CNT», a-t-il indiqué. «La reconstruction de la Libye n'est pas une tâche facile et récupérer les armes nécessite la coopération du peuple libyen, car il y a tant de groupes armés dans le pays», a-t-il ajouté. A propos d'armes, la Russie envisage de présenter demain, aux Nations unies, un projet de résolution visant à sécuriser les stocks d'armes en Libye, a annoncé hier l'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vitali Tchourkine. «Nous souhaitons que ce projet de résolution passe dans le courant de la semaine prochaine», a déclaré M. Tchourkine, cité par l'agence de presse Novosti. L'ambassadeur russe a fait part «des inquiétudes de la Russie quant à la situation en Libye, en raison de la présence et de la circulation de grandes quantités d'armes, dont des lance-roquettes, qui peuvent faire l'objet de trafic». Les perspectives de paix et de stabilité en Libye sont la préoccupation majeure de la communauté internationale, notamment des pays frontaliers de la Libye. Par ailleurs, l'Otan a décidé de mettre fin à son opération militaire en Libye le 31 octobre, a annoncé vendredi dernier son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen. Réagissant à cette annonce, Moscou a demandé au Conseil de sécurité de mettre fin immédiatement à la zone d'exclusion aérienne où patrouillait l'Otan lorsqu'elle a pris pour cible le convoi de Mouammar Kadhafi. Enfin, selon des informations non confirmées, la dépouille de Kadhafi aurait été enterrée dans un endroit secret, alors que le CNT a annoncé qu'«il n'y aura pas d'autopsie aujourd'hui (samedi), ni un autre jour». Personne n'ouvrira le corps de Kadhafi, a affirmé à la presse le porte-parole du Conseil militaire de Misrata, Fathi Bachagha. Vendredi dernier, le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a réclamé une enquête sur les circonstances entourant la mort de Kadhafi. A. G.