Photo : Riad Par Amirouche Yazid Le très discret ministère des Relations avec le Parlement a lancé, hier, un débat sur la question de la citoyenneté et le développement durable, en organisant une journée d'études à la résidence El Mithaq. Dominé par une inflation de discours, souvent déconnectés avec les interrogations de l'heure, les interventions n'ont pas suscité l'intérêt de l'assistance, qui est restée sur sa faim. Est-ce révélateur de l'état de la citoyenneté en Algérie ? Possible. L'intervention - la dernière au programme - du professeur M'hand Berkouk, directeur du Centre de recherches stratégiques et sécuritaires, a le mérite de la clarté. Les conditions d'une véritable citoyenneté ne sont pas réunies en Algérie. Dans son explication théorique, Berkouk a énuméré neuf «conditions prérequises» pour l'exercice de la citoyenneté. Mais c'est dans le traitement pratique que le conférencier a présenté ce qu'il a appelé les grandes priorités pour la promotion de la citoyenneté. La première recommande la consécration de l'acte politique d'association. Le deuxième évoque une redéfinition de la citoyenneté pour qu'elle puisse jouer le rôle de vecteur politique. À ce stade, le conférencier dans sa communication sur le thème «La citoyenneté et la logique de l'ingénierie démocratique en Algérie», a soutenu qu'il est nécessaire de rétablir la confiance entre le citoyen et son environnement. La troisième priorité, citée par M. Berkouk, a trait à «la construction démocratique», alors que la quatrième priorité renvoie à «la crédibilité des instruments du gouvernement». Se basant sur quelques indices d'organismes et organisations étrangers, le conférencier estime que l'Algérie dispose des moyens nécessaires pour avancer en termes de citoyenneté et de développement. Mais, pour le moment, l'Algérie reste à la traîne. Ce qui doit inciter les dirigeants à revoir leur copie pour permettre au pays de rattraper son retard en matière de citoyenneté. Dans son intervention inaugurale, le ministre des Relations avec le Parlement, M. Mahmoud Khedri, a déclaré que «la citoyenneté est un ensemble de droits et de devoirs basé sur quatre valeurs que sont : l'égalité, la liberté, la participation et la responsabilité sociale». Le ministre s'est attardé, par ailleurs, sur la question des libertés pour dire que «la valeur de la liberté se matérialise dans la libre circulation à l'intérieur du territoire, la liberté d'expression, la liberté de soutenir ou de protester».