Photo : Sahel Par Smaïl Boughazi Le gouverneur de la Banque d'Algérie s'est montré, jeudi dernier, serein devant les députés. Après avoir présenté devant la sixième législature le rapport sur la situation monétaire et financière du pays, M. Laksaci a eu à entendre les interrogations et les inquiétudes des représentants du peuple. Ces derniers ont insisté particulièrement sur un chapelet de points qui leur ont semblé importants. Il s'agit des marchés parallèles de la devise, des effets de la crise financière sur notre pays, des investissements et de l'impact de la parité actuelle du dinar sur le pouvoir d'achat. M. Laksaci qui a eu à entendre une quarantaine d'interventions a tenu d'emblée à rassurer les députés, estimant que la situation financière extérieure de l'Algérie demeure «très solide» en dépit des incidences de choc externe de la crise financière et économique internationale sur la balance des paiements. «La situation financière de l'Algérie est solide eu égard aux réserves du Fonds de régulation des recettes estimées à 4 280 milliards de dinars et l'excédent de liquidité au niveau des institutions bancaires», a-t-il soutenu. Selon l'invité de l'hémicycle de Zighoud Youcef, «l'Algérie a enregistré, ces deux dernières années, un excédent croissant de la balance des paiements qui a atteint la fin de l'année dernière 43,1 milliards de dollars». Aux yeux du gouverneur de la BA, «les deux dernières années ont été marquées par un équilibre de la balance des capitaux, contrairement aux Etats affectés par la crise économique et ayant enregistré un déficit de cette balance du fait de la baisse des cours des produits exportés par ces pays à l'étranger, d'où leur recours au FMI», a encore noté M. Laksaci, ajoutant que le FMI considère «l'Algérie parmi un petit groupe de pays qui ont pu faire face à la crise». M. Laksaci qui a rappelé les mesures prises par l'Algérie pour contrer la crise a indiqué que le seul canal de transmission de la crise actuellement est la chute des prix du pétrole et la baisse de la demande. Il parlera, en outre, des réserves de changes pour lesquelles «l'Algérie avait commencé la diversification depuis 2005 pour faire face aux fluctuations de la valeur de change entre l'euro et le dollar». Il a souligné par ailleurs que «la Banque d'Algérie avait entrepris une politique de flottement du dinar par rapport aux monnaies étrangères». Au sujet du taux de change de la valeur du dinar, le premier responsable de la banque des banques a assuré que la BA poursuit la politique de stabilisation du taux de change effectif. Sur ce point, M. Laksaci a affirmé que le taux de change effectif réel du dinar était à fin juin 2009 proche de son nouveau niveau d'équilibre. Il fera remarquer néanmoins que cette politique doit être accompagnée d'autres mesures de politique économique qui viseraient à accroître la productivité et la diversification économique. S'agissant du blanchiment d'argent soulevé avec acuité par les députés, M. Laksaci a affirmé que l'Etat poursuivait sa politique de lutte contre le blanchiment d'argent conformément à la loi. Cette mesure s'inscrit dans le cadre du contrôle permanent des banques, a-t-il expliqué, notant que «les banques présentaient un rapport annuel à la commission bancaire de la Banque d'Algérie sur l'efficience de leur système bancaire, outre le contrôle interne exercé par la banque elle-même». Globalement, M. Laksaci a fourni quelques agrégats relatifs à la situation financière et économique du pays. Il notera à ce sujet qu'en dépit d'un marché pétrolier très volatil, les réserves de changes officielles ont atteint 144,32 milliards de dollars à fin juin 2009 contre 143,1 milliards à fin décembre 20080. En outre, la dette extérieure à moyen et long terme a reculé à 3,9 milliards de dollars à fin juin 2009, contre 4,3 milliards à fin 2008. Pour les exportations d'hydrocarbures, M. Laksaci a parlé d'«une chute massive» lors du premier semestre de l'année en cours (19,96 milliards de dollars) contre 41,70 milliards en 2008 et ce, en dépit du redressement observé entre janvier et juin 2009. Idem pour les exportations hors hydrocarbures qui ont reculé à 370 millions de dollars lors du premier semestre de l'année en cours. S. B. Laksaci annonce le renouvellement des billets de 200 DA Le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué jeudi dernier pour ce qui est de la possibilité d'ouverture de bureaux de change que «la législation actuelle permettait le recours à ce genre de mécanismes». Toutefois, a-t-il dit, la Banque d'Algérie n'a à ce jour reçu aucune demande dans ce sens. Signalons à cet effet que de nombreux députés ont soulevé cette question importante à leurs yeux. Par ailleurs, interrogé sur les billets de banque défectueux, notamment ceux de 200 DA, le gouverneur de la BA a indiqué que l'opération de le renouvellement de ces billets est en cours et ce, après avoir renouvelé les billets de 1 000 DA, 500 DA et 100 DA.