Annoncées en mai dernier, les activités périscolaires ont du mal à démarrer dans les écoles primaires. Cette décision est aujourd'hui entourée d'un épais nuage d'incompréhension chez les parents d'élèves. La tutelle s'est attirée les foudres et des parents et de l'encadrement du fait que les enseignants ne disposent ni des moyens, ni des connaissances exigées pour se lancer dans les activités périscolaires. «Le programme est déjà chargé. Entre la préparation des cours, les corrections et les séances de rattrapage, on n'a pas de temps pour préparer le contenu de ces activités», confie une enseignante, exerçant à Alger. «C'est de la poudre aux yeux», regrette sa collègue. Pour les parents, assurer des heures supplémentaires pour des activités périscolaires sans planification ni préparation au préalable est une initiative vouée à l'échec. Les syndicats autonomes sont du même avis. Pour l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef), l'application de ce nouveau système de rythme scolaire devait se traduire par la réduction des heures de travail à 22 ou 21 heures par semaine. Ce qui n'est pas le cas. Et pour cause, explique l'Unpef, les enseignants se sont retrouvés avec 36 h de travail et des activités périscolaires à assurer pour des classes parfois surchargées. Par conséquent, les syndicats appellent à la suppression des activités périscolaires. Du coup, les parents se retrouvent devant un choix cornélien : laisser les enfants à l'école ou bien les récupérer après les heures de classe ? Dans les deux cas, le choix n'est guère facile. La problématique du casier scolaire se pose avec autant d'acuité que les cantines et les activités périscolaires. En dépit de la promesse faite par le premier responsable de l'éducation en vue de doter les classes en casiers de sorte à alléger la charge des livres et cahiers que les chérubins trainent tel un boulet. Toutefois, certains estiment, à tort ou à raison, que le casier comme solution peut s avérer inutile du fait que l'enfant a besoin de ses livres à la maison pour réviser ses leçons. La solution «double livre» serait un «luxe»que ni l'Etat ni les parents ne peuvent se permettre. Par ailleurs, les parents des élèves au même titre que le staff pédagogique soulèvent une autre problématique tout aussi cruciale : l'absence de chauffage dans les écoles. Une situation qui se répercute négativement sur le rendement des écoliers contraints de supporter le froid notamment dans les régions montagneuses. Il est également à déplorer l'état de délabrement total des infrastructures qui font office d'établissements scolaires dans notre pays. Les élèves, ces damnés du système éducatif, apprennent à coexister avec les infiltrations d'eau et les vitres cassées. Tels des « mal-logés », les élèves, tous paliers confondus, doivent vivre avec ces aléas, car en dépit des nombreux appels à assistance à des écoliers en danger sont restés sans écho.