Les Bourses en Europe, valeurs bancaires en tête, ont dévissé, hier, au lendemain de l'annonce surprise d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage européen du pays, ravivant les craintes d'une faillite de la Grèce et d'un éclatement de la zone euro. En fin de matinée, les marchés d'actions accentuaient leurs pertes d'ouverture et plongeaient de plus de 4% à Paris et Francfort, tandis que Milan chutait de 5%, Madrid cédait 3,78% et Londres 2,54%. L'Asie n'a pas échappé à la morosité, la Bourse de Tokyo cédant 1,70%, Hong Kong 2,49%, tandis que Shanghai parvenait à finir à l'équilibre. La réapparition des inquiétudes concernant les dettes publiques dans la zone euro avait également déprimé la Bourse de New York lundi soir, le Dow Jones perdant plus de 2%. Dans le sillage des places boursières, les prix du pétrole ont également chuté, hier, à l'ouverture à New York. Vers 13h GMT, sur le New York Mercantile Exchange, le baril de référence pour livraison en décembre s'échangeait à 89,85 dollars, en baisse de 3,34 dollars par rapport à la veille.Les réactions de responsables européens à l'annonce du Premier ministre grec Georges Papandreou de soumettre les mesures d'austérité imposées à la Grèce à référendum n'ont pas tardé. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont ainsi déclarés, hier, «déterminés» à faire appliquer le plan de sauvetage de la Grèce, a annoncé la Présidence française. Dans un entretien téléphonique, le président français et la chancelière allemande ont souhaité l'adoption «rapidement» d'une «feuille de route» pour assurer l'application de ce plan. De leurs côtés, les présidents de l'Union européenne (UE), Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont appelé la Grèce à respecter ses engagements vis-à-vis de la zone euro. «Nous sommes convaincus que cet accord (conclu lors du dernier sommet de la zone euro) est le meilleur pour la Grèce. Nous avons pleinement confiance dans le fait que la Grèce honorera les engagements pris en relation avec la zone euro et la communauté internationale», ont-ils indiqué dans un communiqué commun.Plus virulent, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a, lui, critiqué, hier, le référendum, estimant que c'était un «coup de dés» et que si les électeurs votaient non, ce serait «le bazar». «Je ne sais pas comment la question sera formulée, nous n'avons pas le calendrier exact du référendum», mais «à coup sûr cela va ajouter de l'incertitude sur les marchés à un moment où, je pense, les gens espéraient que l'accord de la zone euro et les mesures à prendre contribueraient à supprimer une part de cette incertitude», a estimé M. Zoellick lors d'une conférence téléphonique. De son côté, l'agence de notation franco-américaine, Fitch, a estimé qu'un non des Grecs menacerait la «viabilité» de la zone euro. Un rejet de l'accord européen conclu la semaine dernière «augmente le risque d'un défaut forcé» de la Grèce et d'une «sortie potentielle» de ce pays de la zone euro, avec de «graves conséquences financières pour la stabilité financière et la viabilité de la zone euro», affirme l'agence dans un communiqué. R. C.