Les Bourses européennes dégringolaient, hier matin, plombées notamment par le plongeon des valeurs bancaires, les investisseurs étant à nouveau inquiets pour la zone euro, après la décision de la Grèce d'organiser un referendum sur le plan d'aide décidé à Bruxelles. A l'ouverture, la Bourse de Paris affichait un recul de 1,89%, Francfort de 3,37%, Londres de 1,71%. La Bourse de Madrid chutait de son côté de 2% et Milan de 3%. Une trentaine de minutes après le début de la séance, toutes ces places financières accentuaient leurs pertes, notamment Paris (-3,28%) L'Asie n'a pas échappé à la morosité, la Bourse de Tokyo cédant 1,70%, Hong Kong 2,49%, tandis que Shanghai parvenait à finir à l'équilibre. La réapparition des inquiétudes concernant les dettes publiques dans la zone euro a également déprimé la Bourse de New York la veille, le Dow Jones perdant plus de 2%. La veille, les places financières européennes s'étaient déjà fortement repliées, victimes de prises de bénéfices, de pressions persistantes sur la dette de l'Italie et de doutes grandissants concernant l'application du plan conclu dans la douleur jeudi dernier entre les dirigeants européens pour sortir de la crise. L'inquiétude s'est accentuée, avant-hier soir, après l'annonce de la Grèce d'organiser un référendum et un vote de confiance au Parlement sur une partie de l'effacement de la dette publique du pays inclus dans l'accord de Bruxelles. Ce referendum a pris les marchés par surprise et les a choqués, a souligné à Paris le courtier IG Market dans sa note quotidienne. Les titres des banques européennes étaient les premiers à sombrer, notamment à Paris où les principales banques perdaient 10 à 12%, et à Francfort avec des dégringolades allant jusqu'à 9% pour la Commerzbank. En outre, la publication, hier, d'un mauvais indicateur économique chinois est venue aggraver la situation, les marchés étant toujours très sensibles au moindre signe de ralentissement en Chine. L'expansion de l'activité manufacturière dans le pays s'est, en effet, ralentie au mois d'octobre en raison d'un fléchissement brutal des commandes reçues par les exportateurs. Paris: le CAC 40 décroche après l'annonce du référendum en Grèce La Bourse de Paris plongeait au cours des premières transactions (-3,68%), inquiète de l'annonce d'un référendum en Grèce qui remet en question le plan de sauvetage de ce pays et accentue les inquiétudes sur l'avenir de la zone euro. Après une ouverture en repli de près de 2%, le marché a décroché pour perdre près de 4% au lendemain d'une journée déjà noire (-3,16%). Dans les premières transactions, l'indice vedette perdait 121,69 points pour s'inscrire à 3121,15 points. En tête des baisses, les banques: la Société Générale perdait 11,92% à 18,58 euros, Crédit Agricole (-11,58% à 5,12 euros) et BNP Paribas (-10,05% à 29,73 euros). Axa abandonnait 8,50% à 10,78 euros, Natixis (-6,73% à 2,16 euros) et Dexia (-8,77% à 0,52 euro). Toutes les valeurs du SBF 120 étaient dans le rouge, affectées également par les inquiétudes sur le ralentissement de la croissance en Chine. L'expansion de l'activité manufacturière en Chine s'est ralentie au mois d'octobre en raison d'un fléchissement brutal des commandes reçues par les exportateurs, selon un indice officiel publié, hier. Renault cédait 5,83% à 28,68 euros, Peugeot (-4,60% à 15,15 euros), Michelin (-4,82% à 50,14 euros). Londres: le Footsie-100 en nette baisse, banques sous pression La Bourse de Londres évoluait en nette baisse, avec les banques sous pression après l'annonce de la tenue d'un référendum en Grèce sur le deuxième plan de sauvetage du pays. Vers 08H20 GMT (10H20 HEC), l'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 126,77 points, soit 2,29% par rapport à la clôture de la veille, à 5417,45 points. Le secteur bancaire était sous pression, avec Barclays qui menait les baisses, en recul de 6,07% à 183,45 pence. Royal Bank of Scotland (RBS) perdait 4,61% à 23,113 pence et Lloyds Banking Group 3,99% à 31,2 pence. G4S était à l'inverse en hausse de 3,60% à 253 pence, après l'annonce de l'abandon d'un projet de rachat qui suscitait le scepticisme des analystes. Le groupe spécialisé dans la sécurité a annoncé, hier, qu'il renonçait à l'acquisition du groupe de services danois ISS A/S pour près de 6 milliards d'euros, après l'opposition exprimée par certains de ses actionnaires. Imperial Tobacco était pour sa part en quasi-équilibre (-0,09% à 2.272 pence). Le fabricant de cigarettes a annoncé une hausse de son bénéfice annuel malgré un recul des ventes. La première estimation du produit intérieur brut (PIB) britannique au troisième trimestre est attendue plus tard dans la matinée. Francfort perd près de 4%, craint le pire pour la Grèce L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a ouvert en forte baisse, dans un marché choqué par l'annonce d'un référendum en Grèce sur le deuxième plan de sauvetage du pays, qui a envoyé par le fond les valeurs bancaires. "Le risque d'une faillite à la Lehman (Brothers) a encore grandi", a jugé Holger Schmieding, économiste de la banque Berenberg, qui juge "plus important que jamais de construire un pare-feu autour de la Grèce pour prévenir une contagion à l'Italie". Peu après l'ouverture, le Dax perdait 3,97% à 5897,54 points, avec des incursions sous les -4%, et le MDax reculait de 3,26% à 8.780,68 points. Sur les deux indices, toutes les valeurs étaient dans le rouge. Les bancaires, déjà très secouées la veille, coulaient à nouveau, tandis que le spectre d'une faillite de la Grèce, synonyme de pertes abyssales pour le secteur financier européen, se rapprochait de nouveau. Commerzbank chutait de 9,42% à 1,62 euros et Deutsche Bank, qui pour ne rien arranger est l'une des grandes créancières du courtier américain en faillite MF Global, laissait 8,26% à 27,84 euros. L'assureur Allianz, également exposé au risque souverain, perdait 7,45% à 75,16 euros. Les automobiles, fleurons de l'industrie allemande, n'en menaient pas large non plus: BMW était en repli de 4,67% à 56,30 euros, Daimler -5,76% à 34,87 euros et Volkswagen -4,46% à 121,15 euros. La Bourse d'Athènes chute de 6,31% La Bourse d'Athènes a ouvert en forte chute, hier, -6,31%, après l'annonce surprise, la veille par le Premier ministre grec Gerorges Papandréou de la tenue d'un référendum sur l'accord de désendettement conclu jeudi dernier par la zone euro. dans les premiers échanges, l'indice Athex des principales valeurs de la bourse s'établissait à 758,11 points (-6,24%). L'indice Athex est passé sous la barre des 1.000 points au cours du mois d'août dernier. Les titres bancaires qui avaient repris quelque couleur après un été et un début d'automne extrêmement chahutés, tirent l'ensemble du marché vers le bas. Alpha bank perd 14,4%, Eurobank 16%, Banque Nationale de Grèce 13,95% et la banque du Pirée 22,3%. Tokyo finit en recul retour des craintes pour l'Europe La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en net recul de 1,70%, les investisseurs étant à nouveau assaillis par les doutes quant à la situation de la dette européenne, au lendemain d'une chute des Bourses occidentales. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 152,87 points à 8835,52 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté cédé 1,25%, abandonnant 9,56 points à 754,50 points. L'activité a été faible, avec 1,47 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Après une brève période d'optimisme consécutive à l'accord européen sur la maîtrise de la dette, "l'attention du marché se concentre sur l'application du plan, se demandant quand les banques seront recapitalisées et si des crédits supplémentaires pourront être alloués au Fonds européen de stabilité financière", a expliqué Kazuhiro Takahashi, courtier chez Daiwa Securities, cité par Dow Jones Newswires. Au lendemain d'une intervention directe du gouvernement japonais sur le marché des changes pour affaiblir la flambée du yen, le dollar cotait à peine au-dessus de 78 yens et l'euro autour de 108 yens, nettement en dessous de leur valeur de la veille, ce qui a plombé les actions des groupes exportateurs. Un yen trop fort réduit la valeur des revenus des firmes nippones à l'étranger et nuit aux exportations du pays.