Les inquiétudes sur la croissance américaine et la crise de la dette en zone euro font une nouvelle fois chuter l'ensemble des places boursières européennes. Après quelques jours de répit, le début du mois de septembre a amené son lot de mauvaises nouvelles, entraînant tout de suite une rechute des places boursières. «Confrontées à un ralentissement économique et à une crise de l'endettement, les autorités politiques et économiques vont devoir jouer serré pour offrir des réponses capables de restaurer structurellement la confiance des investisseurs et des consommateurs», résument ainsi les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC. L'indice Dax de la Bourse de Francfort plongeait, hier, de plus de 5% à 13h52, évoluant à son plus bas niveau depuis plus de deux ans. Le Dax perdait ainsi 5,55% à 5 230,84 points, soit son plus bas niveau en cours de séance depuis août 2009, dans une séance marquée par de fortes pertes pour les valeurs bancaires. Quant à la Bourse de Londres, elle cédait au même moment plus de 3%, plombée par la chute des valeurs bancaires. L'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 161,89 points, soit 3,06% par rapport à la clôture de vendredi, à 5 129,97 points. Peu avant 14h00 GMT,Paris cédait plus de 5% sous les 3 000 points, Francfort près de 5% et Londres plus de 3%. Les marchés d'actions américains étaient fermés, hier, pour cause de jour férié aux Etats-Unis, ce qui était de nature à alimenter la nervosité des opérateurs. Les marchés restent sous l'effet de mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis. Ces chiffres ont révélé que l'économie des Etats-Unis avait cessé de créer des emplois en août, de quoi attiser les craintes de voir la première économie mondiale tomber en récession. Les investisseurs s'inquiètent également de nouvelles craintes concernant la mise en oeuvre du deuxième plan de sauvetage international de la Grèce, destiné à éviter la faillite du pays, hypothèse catastrophique pour toute la zone euro. Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a reconnu vendredi que le pays ne respecterait pas son objectif de déficit public pour 2011 du fait de l'aggravation de la récession. Déjà fortement malmenées par la crise de la dette, les banques sont de nouveau dans la tourmente après l'annonce en fin de semaine dernière d'une plainte déposée aux Etats-Unis contre 17 établissements et institutions financières dans le monde pour des fraudes avant la crise des crédits immobiliers à risque (subprime).L'Agence fédérale de financement du logement (FHFA) a indiqué dans un communiqué en fin de semaine dernière qu'elle voulait «recouvrer les pertes» infligées aux deux géants parapublics du financement des prêts immobiliers, Fannie Mae et Freddie Mac, par ces établissements, dont les banques française Société Générale, helvétique Credit Suisse et allemande Deutsche Bank. S'agissant des Bourses asiatiques, elles étaient, hier, toutes orientées à la baisse en fin d'échanges : Tokyo ayant lâché 1,86%, Hong Kong 2,95% et Shanghai 1,96%. B. A.