Le gouvernement allemand veut accroître la pression diplomatique sur Téhéran si l'Iran ne dissipe pas les craintes sur le caractère militaire de son programme nucléaire, a annoncé hier, le ministère des Affaires étrangères allemand. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit en effet remettre aujourd'hui ou demain un rapport qui, selon des sources diplomatiques occidentales, étaye les soupçons sur les ambitions militaires du programme nucléaire iranien. «Si (ce rapport) devait à nouveau montrer que l'Iran ne prend pas de mesures crédibles pour respecter son engagement international à mener un programme nucléaire transparent, le gouvernement allemand se positionnerait alors en faveur d'un accroissement de la pression politique et diplomatique», a déclaré Andreas Peschke, porte-parole du ministère, lors d'un point-presse régulier. «Cela reste pour nous la bonne façon de traiter ce danger pour la sécurité régionale et internationale», a-t-il ajouté. Le président israélien, Shimon Peres, avait même averti dimanche que «la possibilité d'une attaque militaire contre l'Iran (était) plus proche qu'une option diplomatique». Le président Mahmoud Ahmadinejad a mis en garde lundi les Etats-Unis et Israël contre une attaque éventuelle des installations nucléaires du pays, affirmant dans une interview au quotidien égyptien Al-Akhbar que Téhéran était capable de leur tenir tête. Téhéran a en même temps balayé par avance les accusations attendues dans le rapport de l'AIEA : elles se basent sur de «faux documents» connus depuis longtemps et auxquels l'Iran a déjà répondu en détail par le passé, a affirmé ce week-end, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi. L'Allemagne fait partie, avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, à savoir les Etats-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne et la Chine, des interlocuteurs de l'Iran sur ce dossier. Washington et ses alliés occidentaux n'ont pas caché leur intention d'utiliser le futur rapport de l'agence onusienne pour essayer de convaincre Moscou et Pékin, jusqu'à présent réticents, de renforcer les sanctions de l'ONU adoptées dans quatre résolutions depuis 2007. L'Etat sioniste, comme à son habitude, passe outre la légalité internationale. Il menace tout bonnement de recourir à des frappes comme il l'a déjà fait en Irak et en Syrie sans qu'il y ait eu jamais la moindre preuve de l'existence d'armes nucléaires. Agences