Photo : Riad Par Amel Bouakba «Travailler un jour de fête? Vous n'y pensez pas!» Cette phrase lâchée par un travailleur dans une banque privée, à la veille de la célébration de l'Aïd El Adha, résume à elle seule l'esprit qui règne parmi les travailleurs des administrations et services, notamment des assurances, des banques, des APC et des postes. Notre interlocuteur explique que sa banque a mis en place des distributeurs automatiques de billets pour les clients qui ont besoin de retirer de l'argent liquide en cas d'urgence. Mais ce service n'est profitable qu'à ceux qui détiennent une carte de retrait.Des services fermés les jours de fêtes, ce n'est pas nouveau. Ces services ont toujours fonctionné sans permanences durant les fêtes religieuses et nationales. D'ailleurs, les citoyens sont désormais habitués à cette fâcheuse situation. Ils prennent leurs précautions à l'avance, pour éviter les mauvaises surprises. Et des mauvaises surprises, ce n'est pas ce qui manque en Algérie. Il arrive souvent qu'un bureau de poste soit en manque de liquidités ou qu'un distributeur automatique de billets tombe en panne.Ainsi, comme à chaque fête religieuse et nationale, les services publics tout comme les commerçants n'ont pas assuré durant l'aid El Adha de service minimum, au grand dam du citoyen qui doit prendre son mal en patience en l'absence d'une mesure concrète des pouvoirs publics pour régler ce problème. A croire que durant les jours de fêtes, la vie s'arrête. Il semblerait qu'Algérie Poste soit le seul service public qui ait décidé de changer quelque peu les habitudes et ce, en assurant une permanence pour «les retardataires». Ainsi, les établissements postaux ont ouvert leurs portes, vendredi dernier, de 08h à 12h. Dans son communiqué, la direction générale d'Algérie Poste a affirmé que cette mesure s'inscrit dans «le prolongement de notre dynamique de présence permanente d'Algérie Poste auprès du citoyen lors des grands évènements durant lesquels nos services sont particulièrement sollicités». Mais pour le reste des services, c'est-à-dire les assurances, les banques, les APC… aucun système de permanence n'a été instauré durant les jours de fête. C'est aussi le cas des commerces qui ferment boutique. Comme à chaque fête, le même scénario est réédité : Pénurie de pain, de lait, des fruits et légumes… D'ailleurs, les consommateurs ont pris l'habitude de faire le plein à l'avance. Ils ne se fient plus aux assurances des pouvoirs publics et de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Cette dernière avait appelé les boulangers et autres commerces à ouvrir les jours de fête. Un appel resté sans écho. Alger a donné l'impression d'une ville déserte en ce 1er jour de l'Aid El Adha. On se rappelle qu'il y a quelques temps, le ministère du Commerce avait proposé un projet de décret pour garantir la continuité des activités commerciales durant les week-ends, les congés annuels, les fêtes nationales et religieuses à travers la mise en place d'un programme de permanence. Mais ces promesses répétées à maintes reprises sont restées lettre morte, malgré la pression du citoyen, seul et impuissant devant des situations parfois pénibles. En cas d'urgence ou d'imprévu de dernière minute, ce dernier se retrouve, dans une telle situation de détresse qu'il ne sait plus à quelle porte frapper. L'hôpital, un jour de fête, est certainement l'exemple le plus triste. D'ailleurs, on dit souvent que pendant les jours de fête, il faut éviter les hôpitaux. Ces derniers sont désertés durant ces périodes et disposent d'équipes médicales réduites et peu expérimentées, la majorité du personnel soignant ayant pris la poudre d'escampette.