Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Aux premières heures de la matinée d'hier, les files d'attente devant les bureaux de poste et les banques à Constantine étaient moins denses. La population ayant appris l'ouverture des guichets pour le vendredi s'était rendue tôt le matin pour ne pas tomber dans l'engrenage de l'interminable file d'attente qui pourrait se former à cause des fêtes de l'Aïd. C'est la solution partielle qui vient alléger la problématique liée au manque de liquidités dans la plupart des wilayas. Cette brèche de vendredi matin vient alléger le rush sur les guichets. Elle ne pourra cependant réguler à long terme ce nouveau «phénomène» lié à l'indisponibilité du liquide qui renvoie à une étude plus approfondie pour pouvoir le traiter radicalement. Il en va des versements en simultané des fonctionnaires avec la culture de retrait, du mode de payement jusqu'à la mise en place d'un édit qui ferait face à l'abondance des billets hors des circuits bancaires. Ce qui est la source du problème, selon des experts. En outre, le recours au versement effectué par d'autres banques comme le CPA ou la BNA pour conforter les caisses d'Algérie Poste n'est qu'un «chevauchement de compétences», pour reprendre le terme de notre source d'expert, arguant que les postes n'ont pas cette capacité de reconnaissance de gros versements et de traitement des sommes acquises. En d'autres termes, ils seraient partagés entre les guichets et le contrôle de l'argent versé. Pour ce qui est de l'application de cette mesure qui vient au secours des postes, on apprend de sources fiables que Constantine ne semble pas épouser cette nouvelle formule car elle se porte bien en la matière. Ainsi les receveurs devraient maintenir leur solution gagnante jusqu'à preuve du contraire : celle de s'approvisionner directement de la Banque centrale.De par son pôle «commercial» et sa détention de la Banque centrale, la circonscription n'a pas été touchée depuis le début de la crise par cette déficience en matière de billets de banque. Les 55 bureaux de poste sont alimentés régulièrement des jours à l'avance selon leurs prévisions. Pour les fêtes de l'Aïd, la barre a été d'ores et déjà fixée et présentée aux responsables de la Banque centrale, diffuseur d'Algérie Poste. «La somme requise dépasse un peu celle qu'on a l'habitude de demander», révèle une source concordante. «Constantine n'est pas concernée par le manque de liquidités au niveau de tous ses bureaux de poste». C'est ce que nous apprenons de sources officielles. Une assurance, au grand bonheur des clients d'Algérie Poste dans cette wilaya qui n'a pas été touchée par ce phénomène de pénurie de billets. Mieux encore, pour permettre à la population de s'approcher des guichets sans contrainte, la Banque centrale aurait commandé des sommes à Alger, et ce, pour pallier toute insuffisance à deux jours de la grande fête de l'Aïd. «Vous verrez sans nul doute ces jours-ci des billets flambant neufs issus justement de cette commande», mentionnent nos sources. Si les autres wilayas du pays ont souffert pour retirer de l'argent en différents points de distribution, la capitale de l'Est venait au contraire assister quelques wilayas limitrophes qui étaient dans le besoin à l'image de Guelma, Khenchela, Skikda. Il y eut même des citoyens qui ont fait le déplacement à Constantine pour déposer leur chèque postal et retirer du liquide. Une situation a amené les pouvoirs publics à se rejeter la balle en ce qui concerne cette crise «de disponibilités». Toutefois, la wilaya enregistre des bousculades dans les files d'attente. C'est la hantise de ne pouvoir arriver à temps pour décrocher le billet qui aura occasionné cette anarchie dans quelques postes. A peine le dernier cran du portail des bureaux de poste tourné que la population se met en file notamment durant cette dernière semaine précédant l'Aïd. Une suite de cartes d'identité se forme sur les comptoirs face à des prestataires souvent débordés ce qui les rend pour le moins indélicats devant le rush. «J'ai pensé faire la bonne affaire en me rendant ici tôt le matin. Mais il semble que je ne suis pas le seul malin…», ironise un fonctionnaire venu retirer sa paye. Sur un autre plan, les visionneuses baissent souvent leur «voile» du fait d'un dysfonctionnement dans le réseau, avance-t-on. Un arrêt qui complique la tâche aux agents et met les nerfs à la clientèle. «Franchement, on ne comprend pas toutes ces pannes informatiques. C'est bizarre…», s'interroge un citoyen. Sans se lancer dans un programme de langage informatique, aucun agent n'était en mesure de nous livrer des explications du moins fiables sur les pannes occasionnées dans les machines si ce n'est la formule récurrente : il y a saturation. En parallèle, des distributeurs automatiques font le plein au quotidien, mais là encore faudra-t-il mettre en exergue la «vétusté» des billets de 200 DA qui se refusent à «cette caisse automatique» sous peine de la gripper.