Trop de bruit sur les rails du tramway d'Alger. Même si les travaux avancent à une assez bonne cadence, il n'en demeure pas moins que le tramway est toujours à quai. Les Algérois devront davantage prendre leur mal en patience et supporter un peu plus longtemps encore les désagréments causés par les travaux. Mais ils sont soulagés à l'idée que le plus dur est passé et que, à la faveur du tramway, ils auront un moyen de transport rapide et efficace, digne des plus grandes capitales mondiales. En fait, ce ne sera qu'un «remake» dans la mesure où Alger avait son tramway. C'était en 1892, du temps du colonialisme français. Mais, combien sont-ils aujourd'hui à se souvenir que le tramway avait bel et bien circulé dans leurs villes (il y en avait également à Constantine et Oran). Pour en revenir au futur tramway d'Alger, et tout comme ce fut le cas pour le métro d'Alger, les travaux de tramway de la capitale accusent un retard en matière d'exécution. Pour preuve, la réception du premier tronçon (reliant Bordj El Kiffan à la rue des Fusillés), initialement prévue pour l'été 2009, ne sera faite que vers la fin 2010. C'est d'ailleurs ce qu'a déclaré Ammar Khelouia, directeur du projet tramway, dans un récent entretien à la radio nationale. «Dans notre contrat avec la société française Alstom [chargée de la réalisation du projet, ndlr], la première mise en service devait avoir lieu vers la fin 2009. Malheureusement, nous avons rencontré des difficultés sur le terrain, ce qui nous ramène à mettre en service le premier tronçon vers la fin de 2010», dira l'intéressé. D'autres sources, au regard de certains paramètres qu'elles jugent objectifs, affirment que le tramway d'Alger ne sera installé définitivement sur les rails que vers le mois de mai 2011. Il faut savoir que le premier tronçon devrait relier Bordj El Kiffan à la rue des Fusillés. Des projets d'extension sont en étude. Ils toucheront Bir Mourad Rais et Chéraga. Toutefois, la réalisation de ces projets n'est, pour le moment, pas encore confirmée. S'agissant de l'aspect financier inhérent à ce projet d'envergure, on croit savoir qu'une enveloppe financière de 52 milliards de dinars a été allouée pour la circonstance. Nul doute que cette ligne de tramway viendra renforcer le métro, les trains de banlieue, les lignes de bus et les futurs téléphériques qui viendront s'ajouter aux quatre déjà existants. La première rame ramenée de France se compose de trois voitures. Elle a une capacité de transport de 6 000 voyageurs/heure avec une vitesse commerciale de 21 km/heure et une fréquence de 4 minutes en heure de pointe et de 8 minutes en heure creuse. Selon les perspectives, en 2020, Alger devra faire face à 4,5 millions de déplacements par jour. Pour terminer, et au sujet du choix porté sur la société Alstom, ce dernier (selon les responsables à charge du projet du tramway), est motivé par le fait que notre pays, dans sa stratégie de développement du secteur des transports, vise surtout à bâtir une industrie autour des grands projets ferroviaires, avec le transfert de la technologie, pour pouvoir produire plus tard des rames. On pense qu'Alstom peut s'inscrire dans cette perspective. B. L.