Photo : S. Zoheir Par Billal Larbi Les transports. Voilà un secteur extrêmement stratégique dont l'influence sur de nombreux volets de la vie moderne est incontestable. Beaucoup estiment qu'un solide réseau de transport est révélateur du degré de modernité d'une nation. C'est pour cette raison que les Etats lui consacrent des budgets colossaux. Personne ne peut assurément se passer de transport. On ne peut imaginer une ville sans des moyens de transport efficaces, tellement ces derniers sont vitaux pour les citoyens. S'agissant du monde économique, le même constat peut être fait. Pour un pays aussi vaste que l'Algérie, l'enjeu du transport des voyageurs et des marchandises est décuplé. Tous les opérateurs économiques le soutiennent : l'existence d'infrastructures routières, autoroutières et autres moyens de transport (ferroviaire, maritime et aérien) est un facteur qui impulse une dynamique certaine à l'économie et favorise l'implantation des investisseurs étrangers. Le rail, un atout En effet, après le secteur bancaire, les moyens de transport s'avèrent indispensables pour toute activité économique. Selon des analyses de connaisseurs bien au fait des choses du domaine des transports, notre pays, au regard de certains facteurs d'ordre géographique, se doit d'accorder davantage d'intérêt aux chemins de fer. Etant donné que la majorité de la population algérienne est positionnée dans le nord du pays, (particulièrement sur la côte), les voies terrestres se sont trouvées étranglées par l'intensité du trafic. Les 34 millions d'Algériens sont concentrés sur une bande littorale représentant moins de 4% de la superficie totale du pays (2,5 millions de km2), sur laquelle ont, par ailleurs, été implantées les principales activités industrielles du pays. D'où le rôle que les chemins de fer sont appelés à jouer. Ces derniers, en raison de leur caractère pratique et de la fluidité qui les caractérise, ont fini par s'imposer. Pour 2009, la SNTF va s'atteler à un autre grand projet : l'aménagement ferroviaire de la région algéroise (comptant plus de trois millions d'habitants) et la desserte de l'aéroport international d'Alger, inauguré il y a à peine deux ans. Ce projet dessinera le futur visage de la capitale et sa banlieue. Le train constituera la colonne vertébrale du système de transport intégré comportant un métro, un tramway et des bus. Un effort particulier a été consenti dans le programme de la SNTF pour renouveler et compléter le parc de traction et de transport de voyageurs et l'amélioration de la qualité des prestations. Soixante-quatre automotrices doivent ainsi être mises progressivement en service sur le réseau de banlieue d'Alger, en plus des dix-sept autorails destinés au réseau régional. Seize locomotives pour le transport de marchandises et cinq locomotives sur les quatorze destinées au transport de voyageurs sont déjà sur place. La part du rail dans le transport national de voyageurs doit ainsi passer de 5 à 20% à l'horizon 2015, avec près de 80 millions de personnes transportées, selon les prévisions de la SNTF. En misant sur l'électrification de son réseau, la SNTF a résolument opté pour un transport propre dans la mesure où, avec ce dernier, la pollution n'a pas droit de cité. Le seul danger qui existe dans le cas d'une électrification à grande échelle est lié au risque d'électrocution dont peuvent être victimes notamment les personnes résidant à proximité des installations mises en place pour assurer le bon fonctionnement des trains. Mais, en guise d'anticipation sur le phénomène, de nombreux spots publicitaires ont été lancés à travers les médias afin de sensibiliser le citoyen sur la manière à tenir. Au cours du mois de janvier 2009, des trains électriques desserviront les itinéraires Alger-Thénia et Alger-El Affroun. Plus loin de la capitale, la SNTF devrait, vers la fin 2009, avoir achevé la réalisation de trois lignes à grande vitesse (LGV) : Bordj Bou Arréridj-Khemis Meliana sur 320 km (avec un itinéraire indépendant de l'actuel mais qui passera par Bouira et Beni Mansour), Boumedfaa-Djelfa sur 260 km et Touggourt-Hassi Messaoud sur 240 km. Cette entreprise publique compte également procéder à l'électrification de la ligne du nord (de la frontière est à la frontière ouest) et à l'acquisition de 64 rames automotrices en plus de 30 locomotives diesel (General Motors). La vitesse développée par les LGV va de 160 à 200 km/h. Pour en revenir à la capitale, il y a lieu de noter que cette dernière s'apprête, à la faveur de cette année 2009, à réceptionner un projet grandiose dont le lancement remonte à l'année… 1980 ! Après une attente qui aura duré tout ce temps, (essentiellement pour des contraintes d'ordre budgétaire et sécuritaire), les Algérois vont pouvoir, dès l'été prochain, monter à bord du métro de leur capitale. C'est le ministre des Transports lui-même qui l'a répété à maintes reprises lors de ses différentes déclarations faites çà et là, insistant pour dire qu'une concurrence entre les différents moyens de transport devrait être encouragée, mettant en exergue le fait que la priorité allait être donnée au transport par le biais de la voie ferrée. Pour d'aucuns, le métro ne pourra qu'avoir une incidence positive sur les transports au niveau de la capitale, dans la mesure où il permettrait le désengorgement de cette dernière. «Une fois le métro opérationnel, je ne me rendrai plus à mon lieu de travail par le biais de la voiture. Vous ne pouvez imaginer le temps que je perdais chaque jour en aller-retour à cause des innombrables embouteillages. Désormais, je n'utiliserai la voiture que dans le cadre familial», nous dira un travailleur habitant Bab El Oued et travaillant à El Harrach. Par air et par mer Pour ce qui est du transport aérien, la compagnie nationale Air Algérie, dans le cadre du renforcement de ses capacités, procédera, durant l'année 2009, à l'acquisition de 11 nouveaux appareils, dont 8 ATR, des avions de 70 et 150 places. Ces derniers contribueront à coup sûr au désenclavement de certaines régions, comme El Bayadh, Tiaret et Mecheria. Au plan international, il y a lieu de noter l'ouverture, durant le mois de février prochain, de la ligne Alger-Pékin. S'agissant des vols à destination du Canada, il y aura, d'ici à décembre 2009, 5 vols hebdomadaires à partir d'Alger. S'agissant du volet maritime, il y a lieu surtout d'évoquer le port de Djen Djen dans la wilaya de Jijel, qui a été retenu pour servir d'étape à une «autoroute de la mer», dans le cadre d'un projet de l'Union européenne (UE) pour la création de voies maritimes très fréquentées par les navires de commerce. Une délégation de l'UE a effectué une visite du port de Jijel, avec en perspective l'ouverture d'une ligne maritime régulière entre Djen Djen et un port européen. Ce projet d'autoroute de la mer, qui concerne également des armateurs et des opérateurs de l'importation et de l'exportation, fera intervenir des acteurs comme les transporteurs routiers et ferroviaires. Ainsi, à la lumière de ce qui précède, on voit bien que le ministère des Transports a du pain sur la planche pour cette année 2009. Le citoyen espère, pour sa part, que toutes ses inaugurations auront une incidence palpable sur sa vie de tous les jours.