De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La circulation des trains entre les villes de Tébessa et Souk-Ahras, interrompue depuis lundi passé à la suite du déraillement, à hauteur de Bouchegouf, dans la wilaya de Guelma, d'un train de marchandises transportant du phosphate à destination de l'entreprise Fertial (Annaba), a été finalement rétablie hier vers 11h du matin.Selon un responsable de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), dès l'annonce de l'incident, la direction régionale ferroviaire de Annaba a dépêché sur les lieux trois équipes qui se sont relayées jour et nuit, pendant 28 heures d'affilée, pour remettre sur les rails les deux wagonnets couchés sur la voie et remonter les trois autres qui avaient dégringolé la pente pour aller s'échouer à quelques mètres de l'Oued El Maleh, en contrebas de la voie ferrée.Cet incident sur une ligne considérée comme étant stratégique, du fait de son importance pour le transport du minerai de fer (4 rames de 2 000 tonnes /jour) à partir des mines de l'Ouenza à destination du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar, du phosphate (2 200 tonnes/jour) à partir de Djebel Onk et du carburant pour toute la région, a quelque peu perturbé l'approvisionnement de ces entreprises. Mais cela n'a pas vraiment eu d'effets, puisque ces dernières disposent d'un stock de sécurité de plus d'une semaine.Ce qui est cependant déplorable, c'est qu'un réseau ferroviaire aussi important pour l'économie du pays soit presque abandonné et ne constitue pas une préoccupation pour les hauts responsables du chemin de fer. La voie, devenue vétuste et ne pouvant plus servir durablement, n'a pas été rénovée depuis sa construction à l'époque coloniale. A ce jour, il n'y a jamais eu de travaux de consolidation ou de projets de construction de nouvelles voies. «Tout ce qu'on fait, c'est d'intervenir ponctuellement pour rétablir la circulation quand il y a un déraillement, parce que les responsables en haut lieu suivent de près la situation. Autrement, c'est du rafistolage et du bricolage. Il n' y a pas d'entretien réel de la voie ferrée, il n'y a qu'à voir l'état dans lequel elle se trouve aujourd'hui. Il y a à chaque fois des affaissements aux mêmes endroits et rien n'est fait, on intervient juste pour rétablir. A titre d'exemple, je vous donne un cas flagrant de laisser-aller : il s'agit du train de voyageurs Souk-Ahras-Annaba, il ne circule plus parce qu'une longueur de 3 km d'un câble de la caténaire a été volé. L'équipe de Rail Electr, qui devait procéder aux réparations nécessaires, est en grève, parce qu'elle n'a pas été payée depuis 4 mois et, depuis, le train est paralysé et ‘‘dort'' en gare», nous dit un cheminot.Autre problème soulevé par notre interlocuteur, celui de la signalisation électrique. Le système fonctionne par à-coups ou est totalement défectueux, ce qui est à l'origine des retards des trains, car les mécaniciens les immobilisent de peur qu'il y ait des télescopages.