De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Le gouvernement algérien ne rate aucune occasion de réitérer sa volonté à populariser les nouvelles technologies de la communication et de l'information. Des efforts colossaux ont été, en effet, déployés depuis le début des années 2000 pour réduire le fossé numérique qui séparait, alors, notre pays de ses voisins immédiats et de ses partenaires européens. De l'aveu de tout le monde, des avancées remarquables ont été réalisées dans des domaines comme l'usage de la téléphonie mobile et fixe, ou l'accès à l'Internet. Les chiffres officiels parlent aujourd'hui de 25 millions de cellulaires en usage et de plus de 5 millions d'internautes. C'est presque une révolution ! Pour booster cette dynamique, le ministère de tutelle a lancé en 2005 l'opération Ousratic qui consiste à offrir des facilités à tous les ménages pour s'équiper d'un micro-ordinateur à l'horizon 2009. Quatre ans après, le bilan de cette initiative est mitigé. Au peu d'engouement initialement suscité s'ajoute la réticence des banques dans le financement du projet. Nombre de souscripteurs ont vite déchanté devant les garanties réclamées par les établissements bancaires retenus à cet effet. «Pour bénéficier de ce programme, on m'a demandé de souscrire une assurance vie, 9% d'intérêt sur le crédit offert, 3 500 DA de frais de gestion et 5 timbres fiscaux de 40 DA. Trop de paperasse et beaucoup de dépenses pour intéresser les familles à faible revenu. J'ai préféré emprunter à des amis et des proches pour offrir un micro à mes enfants», témoigne Omar, simple employé dans une entreprise privé à Béjaïa. Ils sont nombreux à recourir, comme notre interlocuteur, au système D afin de s'éviter les pertes de temps et d'argent. «Avec cette formule, le PC me coûtera presque le double de son prix réel sur le marché. Je me suis entendu avec le fournisseur, une connaissance de mes connaissances, pour obtenir des facilités de paiement : 50% à la livraison et un échéancier de 6 mois pour l'autre moitié», explique Karim, un étudiant. Les démarches d'achats groupés de matériel informatique entreprises par les services des œuvres sociales du secteur public et les comités de travailleurs des sociétés privées ont été aussi une opportunité pour de nombreux foyers. Mais, malgré les ratés de l'opération Ousratic, l'acquisition des micros a connu un développement sans précédent ces dernières années. Que ce soit dans le milieu urbain ou à la campagne, le micro-ordinateur est en voie de devenir un appareil domestique comme la télévision ou le réfrigérateur. Si les étudiants et les adultes s'en servent généralement comme d'outil de travail et de recherche, les enfants et les adolescents y trouvent un moyen de loisirs bon marché. Consoles de jeux, projection de films et de clips sont autant de petits plaisirs dont raffolent les bambins, animés d'une curiosité infinie et d'une envie folle de «pianoter» sur le clavier de manier la souris. La connexion ménagère à l'Internet a également explosé, notamment à travers l'accès à distance offert par le système WLL. Les services d'Algérie Télécom (AT) à Béjaïa comptent présentement plus de 79 000 abonnés au téléphone fixe, soit un taux de couverture de 85%. 38 000 nouveaux abonnements, dont 27 000 au WLL (zones rurales) ont été enregistrés depuis l'année 2000. Une importante proportion de ces abonnés en profite aussi pour se connecter à Internet. Concernant les formules Easy et Fawri d'accès à Internet à haut débit (ADSL), AT Béjaïa compte 3 410 accès. Un chiffre appelé à s'accroître car la demande existe toujours, soutenue par la baisse récente des tarifs de la connexion. Pour répondre aux besoins exprimés, AT Béjaïa s'apprête à mettre en service un nouveau support de transmission : un réseau de fibres optiques de 80 Go qui permettra d'améliorer et de sécuriser la connexion Internet. La perspective s'annonce prometteuse.