Intervenant en marge d'une réunion de préparation du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), qui se tient à Doha, le ministre de l'Energie et des mines, Youcef Yousfi, a estimé que le cours actuel du baril de brut à 100/110 dollars est un prix juste. Pour Yousfi, «cela ne devrait pas avoir d'effet négatif sur l'économie mondiale, puisque, explique-t-il, le prix actuel du pétrole n'a pas d'effet négatif sur l'économie mondiale, et je pense qu'un prix autour de 100 à 110 dollars le baril est juste pour les producteurs et les consommateurs». Yousfi estime, à ce sujet aussi, que «cela permet les investissements dans les secteurs du pétrole et du gaz». Interrogé sur la possibilité de voir l'Opep prendre des mesures que dicteraient les tensions géopolitiques dans divers pays, M. Youcef Yousfi s'est montré évasif. Aucun commentaire n'a été émis à ce propos. «Nous étudierons la situation lorsque nous nous rencontrerons le mois prochain. La situation change d'un jour à l'autre rapidement», s'est-il contenté de dire. Le ministre de l'Energie et des Mines a rappelé, à l'occasion, que l'Algérie produit actuellement 1,2 million de barils/jour, pour une capacité de 1,5 million. Sur le marché, les prix du pétrole demeurent manifestement soutenus par les inquiétudes sur l'offre, au moment où les tensions géopolitiques sont toujours à leur paroxysme, notamment au vu de la situation en Syrie, suspendue depuis samedi par la Ligue arabe, ainsi qu'au vu des menaces occidentales qui guettent l'Iran. En Asie, les cours de pétrole sont restés mitigés. Le marché à resté visiblement suspendu à l'évolution du programme nucléaire iranien. C'est la raison pour laquelle l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a exprimé ses «sérieuses inquiétudes» sur les ambitions militaires du programme nucléaire de Téhéran dans un rapport rendu public depuis une semaine. Autre signes de tension : des responsables israéliens agitaient depuis plusieurs jours la menace d'une attaque préventive contre l'Iran. Cette multiplication de zones de tension est annonciatrice de prix à la hausse. A New York, le baril de «Light Sweet Crude» pour livraison en décembre a gagné 16 cents, à 99,15 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord, pour décembre, a gagné 44 cents, à 114,60 dollars. Les spécialistes indiquent, par ailleurs, que «le Brent coté à Londres, moins dépendant du marché nord-américain, ne profitait pourtant pas autant des tensions sur l'offre, alors que les problèmes techniques rencontrés depuis l'été par les plateformes en mer du Nord tendent à se résorber et que la production libyenne, paralysée entre mars et août, redémarre progressivement». La Compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC) a donné quelques indications sur l'évolution de la production pétrolière en Libye. Elle a indiqué que la production de pétrole en Libye a atteint 600 000 barils par jour (bj) et devrait s'élever à 800 000 bj à la fin de l'année. La production libyenne était estimée à 1,6 million de barils par jour avant le début de la crise en Libye. A. Y.