C'est au niveau du Conservatoire national d'Alger, berceau des plus grands musiciens virtuoses dont la scène artistique algérienne peut se vanter, que le directeur de l'Etablissement Arts et Culture, Redouane Mohamedi, a donné le coup d'envoi de l'année scolaire de formation musicale 2008/2009. L'ouverture de l'année s'est faite en présence du staff pédagogique exerçant dans l'ensemble des conservatoires et annexes de la wilaya d'Alger. La rentrée de cette année est caractérisée par un partenariat avec les ministères de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports et de la Culture. Cette collaboration inédite est jugée par l'ensemble des responsables comme indispensable pour la réussite de l'année en perspective. A ce propos, M. Mohamedi a déclaré que travailler en équipe avec les établissements de formation musicale permettra l'ouverture de plusieurs annexes à travers la capitale, ce qui pourra aussi accroître la qualité de l'enseignement. «Nous nous sommes engagés à offrir une éducation importante à nos élèves, et ce partenariat est censé engendrer une plate-forme solide sur laquelle nous allons placer les jalons de l'enseignement», dira le directeur de l'Etablissement Arts et Culture. Le conseiller du ministère de l'Education, M. Amara, présent sur les lieux, s'accordera avec la déclaration de M. Mohamedi et, pour signifier l'engagement du secteur de l'éducation, renchérira en ajoutant : «Vos élèves sont nos élèves.» Mais, malgré ces avancées, M. Mohamedi déclarera ne pas vouloir s'en contenter et insistera sur le fait de devoir prospecter d'autres partenariats susceptibles d'apporter une quelconque amélioration pour les programmes et/ou les formations des conservatoires. Dans cette perspective, il nous révélera qu'un éventuel partenariat avec le Théâtre national algérien est en cours d'examen. Si l'accord se concrétise -et rien ne semble s'y opposer-, les élèves des conservatoires pourront participer aux festivités organisées par le TNA, et peut-être même disposer d'espaces au sein de l'établissement pour répéter. Par ailleurs, avec un programme totalement relooké et mis au goût du jour, le responsable des programmes, Khair El Hadi, compte revaloriser la formation au sein des conservatoires bien souvent négligée. Parmi les nouveautés introduites dans les programmes de cette année, il y a l'apprentissage aux musiques universelle, andalouse et chaabie, et cela avec des cours d'histoire de la musique relatant le parcours de chacun de ces courants musicaux. S'ajoute à cela la création de comités pédagogiques pour permettre une meilleure gestion des programmes. D'autre part, les enseignants, profitant de l'occasion, n'ont pas manqué de soulever les divers problèmes auxquels ils font face quotidiennement, allant de leurs conditions de travail qu'ils jugent déplorables aux salaires qu'ils estiment bas. «Je travaille depuis sept ans et je touche toujours 190 DA par heure ! Comment voulez-vous que l'on vous forme des musiciens ? En plus de cela, je n'ai même pas le droit à une attestation de travail», dira une enseignante exerçant au niveau d'une maison des jeunes. Assumant ses responsabilités, M. Mohemedi a promis une révision des salaires pour les éducateurs qui prendra en considération le parcours de chacun, tiendra-t-il à préciser. S'agissant de la délivrance des attestations de travail, le responsable dira que ce ne sont là que des problèmes administratifs existant au sein des annexes et qui peuvent être réglés en un tour de main. W. S.