De notre correspondant à Béjaia Kamel Amghar La récolte oléicole, entamée le 28 octobre dernier dans la région côtière de la wilaya de Béjaïa, s'annonce moins fructueuse que la précédente. Tous les exploitants sont unanimes à souligner ce recul notable de la production. Les pronostics de la chambre de l'agriculture ont été revus à la baisse : « Nous nous attendons, d'ores et déjà, à une saison tout juste moyenne. Ce sera probablement mieux que l'exercice 2009/2010 où la production a atteint le seuil minimum de 6 millions de litres contre 19 millions l'année précédente et 15 millions l'an dernier. Pour cette fois, nos prévision se situent entre 10 millions et 12 millions de litres », estime Ousalah, responsable au niveau de la Chambre de l'agriculture. Malgré de bonnes conditions climatiques et une relative amélioration dans la conduite et l'entretien des vergers, la saison s'annonce en dessous des espérances des agriculteurs. En guise d'explication à cette baisse annoncée de la production, les oléiculteurs estiment que la période de floraison (mai/ juin) a été gâtée par des vents chauds diurnes et d'insistantes brumes nocturnes. Dans la région de la basse Soummam où l'on s'apprête à entamer la cueillette, on a également relevé le même abaissement comparativement à l'exercice précédent. Les mêmes échos parviennent aussi de la haute Soummam où l'entame de la récolte est attendue pour le 25 décembre prochain. En revanche, la qualité de l'huile est excellente, selon les oléifacteurs, qui ont déjà commencé la trituration du cru 2012. Maigre consolation pour les agriculteurs qui ont fait de gros efforts pour le développement de la filière. Dans la seule région de Sidi Aïch, pas moins de 50 hectares de nouvelles plantations ont été réalisés durant l'année en cours. A Draâ El Gaïd, dans la région Est, les fellahs ont également bénéficié d'importants programmes pour le rajeunissement des oliveraies. Le même intérêt a été accordé à ce créneau dans la circonscription d'Akbou et des communes environnantes. La production de l'huile d'olive intéresse aujourd'hui beaucoup d'agriculteurs, malgré la raréfaction de terrains agricoles nus. Les industriels accordent aussi beaucoup d'attention à ce secteur. Grâce aux subventions dégagées par l'Etat au profit des exploitants, la région compte aujourd'hui 440 huileries modernes portant ses capacités de trituration à 10.164 quintaux par jour. Le groupe Ifri, célèbre pour ses boissons, s'est investi ces dernières années dans le créneau pour diversifier sa présence dans la chaîne agroalimentaire, en lançant «Les huileries d'Ouzellaguen». Ce pôle oléicole, dédié au traitement et au conditionnement de l'huile d'olive mais aussi à la culture intensive de l'olivier, entrera incessamment en production. Le complexe en question est doté d'une capacité journalière de trituration de 40 quintaux au démarrage de l'activité. «Les essais effectués sont concluants. L'entrée en production est prévue pour le mois de novembre prochain», a récemment affirmé Mourad Bouattou, le chef du département marketing du groupe. Ce produit du terroir, qui répondra aux normes européennes en la matière, sera essentiellement destiné à l'exportation vers les marchés nord-américain et asiatique. Les exploitants commencent aussi à s'organiser en coopératives pour labelliser leurs produits et garantir leur traçabilité et leur qualité. Toutes ces données laissent dire au Directeur des services agricoles, N. Bouaziz, que les perspectives s'annoncent bonnes à court et moyen termes.