De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Entamée au début de novembre dernier, elle touche déjà à sa fin. La campagne oléicole s'annonce cette fois «décevante» à travers la wilaya de Béjaïa. De l'avis général, la production a connu cette année un recul dramatique par rapport à la saison dernière. La direction des services agricoles (DSA) parle d'un manque à gagner de l'ordre de 60 à 70% par rapport à l'exercice précédent. «Si la récolte 2008/2009 a atteint le seuil de 20 millions de litres d'huile d'olive, cette fois on se contentera visiblement d'une maigre moisson de 6 à 7 millions de litres», estime Oussalah, le premier responsable du secteur agricole à Béjaïa, qui attribue cette baisse de la production à de nombreux facteurs, dont les maladies qui ont touché les vergers oléicoles, la faiblesse de la pluviométrie et le manque d'entretien des plantations. Sur les 12 000 hectares déjà traités dans la région du littoral, la production s'est timidement fixée à 86 000 quintaux d'olives, soit un maigre rendement de 7 quintaux à l'hectare. Cette récolte a généré un volume de 1,7 million de litres d'huile. Dans la région de la basse Soummam (Amizour, El Kseur, Sidi Aïch), qui se trouve en ce moment à mi-campagne, les oléiculteurs ont également enregistré une baisse importante de rendement qui dépasserait les 50%. Même si l'on se console en évoquant une teneur relativement importante en matière grasse des fruits récoltés (22 à 23 litres/quintal), on est unanime à dire que la production d'huile ne dépassera pas cette fois la moitié de celle réalisée l'an dernier. Le même constat est réitéré par les exploitants de la haute Soummam (Akbou, Seddouk et Tazmalt) qui viennent d'entamer la cueillette. La wilaya de Béjaïa, qui concentre à elle seule 30% du patrimoine national en la matière, totalise 50 600 hectares de plantations oléicoles. D'importants moyens ont été déployés ces dernières années pour améliorer les performances de la filière sous forme d'aides et de subventions publiques destinées à l'entretien et au rajeunissement des vergers. Les services publics de l'agriculture ont également encouragé les investisseurs locaux à améliorer la qualité à travers la modernisation de l'ensemble de la chaîne de transformation. La wilaya compte aujourd'hui 87 huileries modernes (automatiques). Une capacité de trituration qui dépasse largement le potentiel productif actuellement disponible. Les bonnes pratiques agricoles se vulgarisent progressivement. Les techniques de récolte et stockage, l'emballage et la mise en valeur du produit fini ont connu des progrès certains. L'ensemble des intervenants dans le domaine (la DSA , la Chambre d'agriculture, les oléifacteurs et les paysans) œuvrent de concert pour créer une coopérative afin de veiller sur la qualité de l'huile et entreprendre la démarche nécessaire à sa labellisation. Des initiatives louables qui laissent cependant entrevoir de bonnes perspectives pour les années à venir.