L'Algérie négocie actuellement la conclusion d'une convention avec la société Desertec qui va fixer les conditions de développement de ce mégaprojet, a déclaré hier, à Oran, le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa. «Nous sommes en discussion avec la société Desertec pour la mise en place d'une convention qui va fixer les axes d'études communes favorisant l'émergence du renouvelable», a déclaré le PDG de Sonelgaz lors d'un point de presse animé conjointement avec Pierre Gadonneix, président du Conseil mondial de l'énergie. M. Bouterfa a précisé que Desertec est un projet de promotion des énergies alternatives, réfutant qu'il soit conçu au départ comme un projet commercial. «Nous sommes très loin de la conception de Desertec comme étant un projet commercial. Desertec est un projet de promotion et de soutien au développement des énergies renouvelables», a indiqué le dirigeant de Sonelgaz, dont le groupe est chargé par les autorités algériennes de la mise en œuvre du programme des énergies renouvelables. Ce projet de long terme, nécessitant beaucoup de temps pour être mature, va aider à trouver des opérateurs qui vont le mettre en œuvre, a précisé encore M. Bouterfa. D'un coût total de 400 milliards d'euros, le projet ambitionne de couvrir à l'orée de 2050 les besoins en électricité du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, ainsi que la fourniture de 15% de la consommation de l'Europe. Le projet Desertec repose sur le principe que chaque kilomètre carré de désert reçoit annuellement une énergie solaire équivalent à 1,5 million de barils de pétrole. A l'échelle planétaire, cela équivaudrait à alimenter, à partir de centrales thermiques, tous les pays du monde en énergie propre et inépuisable.Par ailleurs, l'Algérie cherche les investissements dans les énergies renouvelables et consacrera des dizaines de milliards de dollars à la transition énergétique, a déclaré, hier, le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, à Oran. «Nous encourageons les opérateurs nationaux à investir dans les énergies renouvelables, l'Etat les accompagnera dans l'aide à l'investissement», a indiqué le ministre en marge de l'assemblée exécutive du Conseil mondial de l'énergie (CME), qui se déroule jusqu'à demain dans la capitale de l'Ouest. «S'il y a des opérateurs qui fabriquent de l'électricité, nous les aiderons à écouler cette électricité dans le réseau national», a-t-il ajouté. La transition énergétique - passage du fossile au renouvelable - en Algérie nécessitera plusieurs dizaines de milliards de dollars, a estimé le ministre. A l'échelle mondiale, les investissements nécessaires dans ce secteur pour les 20 prochaines années sont de 38 000 milliards de dollars, selon les experts. «La promotion de l'approvisionnement et l'utilisation durable de l'énergie pour le plus grand bien de tous» est l'une des missions du CME. Seulement de l'avis de certains experts, il sera difficile d'y arriver au vu du contexte économique mondial marqué par de nombreuses crises. Le programme de l'Algérie «consiste à installer une puissance d'origine renouvelable de près de 22 000 MW entre 2011 et 2030, dont 10 000 MW pourraient être dédiés à l'exportation si les conditions s'y prêtent», a souligné M. Yousfi en inaugurant la Journée de l'Algérie. R. I.