Louiza Hanoune ne croit plus à une issue positive des réformes engagées par le chef de l'Etat. «Le processus des réformes a été tué et avorté par les députés du FLN et du RND», a-t-elle soutenu dans le rapport d'ouverture qu'elle a présenté, hier, à l'occasion d'une réunion ordinaire du bureau politique du parti. Déçue par une telle issue, la secrétaire générale du Parti des travailleurs s'est montrée assez critique à l'égard des députés de la coalition présidentielle qui ont voté, dira-t-elle, à contre-courant de l'esprit des réformes. «Une réforme ne se réalise pas avec de vieilles institutions. Il nous faut une rupture avec les instances de l'époque du parti unique. Il faut d'abord se débarrasser des instances corrompues pour pouvoir rédiger des lois organiques», insiste Louiza Hanoune. Elle est même convaincue que «les tenants du statu quo ont vidé les réformes de leur sens». La responsable du PT a abordé les explications données par le ministre de l'Intérieur au sujet de la loi portant sur la représentation des femmes en politique, ainsi que celle évoquant l'incompatibilité dans l'exercice du mandat parlementaire. Louiza Hanoune a déclaré à cet effet que «la réponse du ministre de l'Intérieur est étonnante. Et on parle de système déclaratif, c'est irréel». Et de s'interroger : «Sommes-nous dans la politique-fiction ?» Elle en veut aussi à Daho Ould Kablia qui «ne dit pas le moindre mot sur le financement des partis politiques», selon l'oratrice. «Pourquoi cette immixtion dans les affaires des formations politiques», se demande Hanoune. Cette dernière a évoqué également la situation dans la région du Sahel qui fait face à une insécurité de plus en plus inquiétante. La conférencière a soutenu, à cet effet, que la lutte contre le terrorisme ainsi que la récupération des armes doivent être une prérogative des gouvernements concernés. Louiza Hanoune avertit à cet égard en révélant que «l'Africom est en train de s'installer en Afrique sous couvert de la lutte antiterroriste». C'est dans la perspective de coordonner une réponse à ces «appétits impérialistes» que la première responsable du Parti des travailleurs va organiser une conférence internationale d'urgence. En collaboration avec l'Union générale des travailleurs algériens, cette rencontre est «une prise de position contre les guerres d'occupation et un refus à toute ingérence». Louiza Hanoune persiste que «la souveraineté nationale est l'affaire de tous». A. Y.