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«Le programme énergétique algérien, une réponse au long terme» Le président du conseil mondial de l'énergie à propos du plan d'investissements des énergies renouvelables algérien
Photo :S. Zoheir De notre correspondant à Oran Mohamed Ounezar Les chamboulements climatiques subis par la planète ont affecté, considérablement, le marché de l'énergie et les besoins des pays développés, ainsi que les pays émergents. La réunion de la commission de l'assemblée exécutive du World energy council (WEC, Conseil mondial de l'énergie), à Oran, a permis de faire le bilan de la situation globale sur l'évolution de la demande mondiale, d'établir un recentrage de l'action du WEC dans les dix prochaines années et d'en tirer les enseignements urgents et immédiats. Le Président du WEC, Pierre Gadonneix, estime, dans ce sens, qu'il est nécessaire «de développer toutes les voies qui favorisent le dialogue pour une vision commune à long terme. Car le déclenchement de certains facteurs rend difficiles les investissements dans ce secteur». Pour le WEC, la période allant de 2030 à 2050, sera marqué par un fonds d'investissements représentant «une véritable transition vers les énergies renouvelables, marquée par des investissements excédant les 20 milliards de dollars». Une demande énergétique mondiale en forte croissance et progression Pour le président de l'assemblée exécutive, Pierre Gadonneix, «la demande énergétique mondiale devrait progresser entre 40 et 50% dans les 20 prochaines années et l'Algérie regorge d'un potentiel fort important pour ce qui est des énergies renouvelables nonconventionnelles», a-t-il fait remarquer avant de noter «ma conviction est que les besoins en énergie des pays développés, mais surtout les pays émergents sera très forte à long terme». Pour le patron du World energy council, «les pays producteurs d'énergie doivent investir dans le domaine des énergies non conventionnelles, consentir des investissements pour assurer la sécurité des approvisionnements dans le strict respect des mesures de protection de l'environnement et permettre l'accès aux populations à ces énergies». Selon M. Gadonneix, «la croissance de la demande mondiale sur les nouvelles énergies atteindra son pic et sera, essentiellement, le fait des pays émergents. Contrairement à ce que l'on pense, ce sont les pays émergents qui tirent la croissance de la consommation avec plus de 90% dans les pays asiatiques, notamment.«C'est cette évolution qui va accélérer la demande globale et l'évolution des filières», notera-t-il, avant d'estimer que «cette année, il y a eu de bonnes nouvelles avec le doublement des réserves de gaz de schiste et le pétrole aussi aux Etats-Unis». Le gaz de schiste et le nucléaire, des sources d'énergie du futur Quant au développement des ressources en gaz de schiste, il fera remarquer que les progrès technologiques et techniques permettront d'amoindrir les coûts de développement et de production de ce gaz non conventionnel qui permettra de diversifier les sources d'énergie». Contrairement aux affirmations et aux perspectives des écologistes, notamment européens, M. Gadonneix croit en l'avenir du nucléaire comme énergie du futur, prenant exemple sur la soixantaine de centrales atomiques de nouvelle génération en construction en Asie et même en Europe. Cela au moment où les verts, les socialistes et les écologistes se sont engagés résolument dans une perspective de démantèlement du nucléaire, à l'image de l'Allemagne. Il estimera, à ce sujet, que «le nucléaire qui continue d'alimenter les centrales électriques à hauteur de 60 à 70%, continuera d'être une source d'énergie durable à long terme». Le potentiel énergétique algérien, une aubaine divine Quant aux potentialités et perspectives algériennes, il considère que «l'Algérie dispose d'un potentiel énergétique énorme sur le plan des investissements dans les énergies alternatives, contrairement aux pays du nord». Pour le chef du conseil énergétique, «le programme des investissements et de développement des énergies renouvelables et durables peut constituer un modèle dans la région. Sur le plan de l'énergie solaire, l'Algérie dispose d'un double avantage : d'abord, les coûts relativement bas et compétitifs dûs à un fort taux d'ensoleillement, tant en quantité qu'en durée.Ensuite, il y a les fortes demandes de consommation, voire même des pics pendant les périodes d'ensoleillement», fera-t-il remarquer, tout en précisant que «les ressources énergétiques hydrauliques ne sont pas très importantes en Algérie, contrairement au solaire qui est plus rentable et plus porteur à long terme. Cela, sans compter l'embellie pour les ressources faucilles». Mais M. Gadonneix ne manque pas de rappeler que «les enjeux énergétiques de long terme dépendront des investissements énergétiques des pays émergents plus précisément et ce, d'ici 20 à 30 années. Même les variations des prix du pétrole ne devraient pas perturber ces plans d'investissements à long terme. Les variations de conjoncture ne touchent pas ces investissements et projets d'énergie renouvelable. Car l'énergie n'est pas un produit comme les autres». Pour le président du Comité mondial de l'énergie, «les investissements en énergies nouvelles représentent 1,5% du PIB». Avec un volume d'investissements représentant quelque 70 milliards de dollars d'ici 2030, l'Algérie pourrait produire jusqu'à 12000 MW d'électricité à base d'énergie renouvelable, dont 10.000 MW destinés à l'exportation. Les perspectives de la Sonelgaz tablent sur 650MW d'électricité produite à base d'énergie renouvelable en 2015, 2.700 MW d'ici l'horizon 2020 et 12 000, dont 2 000 MW seront tirés directement des éoliennes, 2 800 des centrales photovoltaïques et 7 200 MW des centrales thermiques d'ici l'horizon 2030.