C'est à partir de la capitale autrichienne, Vienne, où il a rencontré hier le président et le chancelier autrichiens, que Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a annoncé que le refus du mouvement islamiste Hamas de reconnaître l'Etat d'Israël pourrait être au menu des prochaines négociations entre le Hamas et son rival, le Fatah. «J'espère que le Hamas sera d'accord», a déclaré le président Abbas hier, devant les journalistes. «Cela pourrait être une des questions à aborder au cours de notre prochaine rencontre». Abbas a précisé, cependant, que ce sujet n'avait pas été évoqué pendant les récentes négociations de réconciliation, qu'il a qualifiées d'«importantes», avec Khaled Mechaal, dirigeant du Hamas, la semaine dernière au Caire. Ces négociations ont pour but de renforcer un accord d'unité signé il y a six mois. «Je pense que ces pourparlers ont constitué une étape importante. Bien sûr, ils n'ont pas abordé tous les sujets, mais les deux parties ont clarifié leurs positions», a déclaré Mahmoud Abbas, après une rencontre avec le président autrichien, Heinz Fischer, et avant un entretien avec le chancelier Werner Faymann. Le président de l'Autorité palestinienne a précisé que le Hamas, qui contrôle la Bande de Gaza alors que le Fatah dirige la Cisjordanie, était prêt à accepter un Etat palestinien dans les frontières de 1967 et que la résistance serait «pacifique». Il a également souligné que n'importe quel gouvernement d'unité nationale formé par le Hamas et le Fatah pour préparer les élections présidentielles et législatives, dont il a annoncé à Vienne que la date exacte avait été fixée au 4 mai 2012, serait «indépendant» et qu'il ne serait dominé par aucune des deux parties. «Le gouvernement par intérim sera composé de technocrates et de membres indépendants ... Ce ne sera pas un gouvernement du Hamas ou du Fatah, mais un gouvernement indépendant», a-t-il affirmé. Israël avait exprimé son inquiétude face à ce rapprochement. Plus Abbas se rapproche du Hamas «et plus il s'éloigne de la paix», avait ainsi estimé, le 24 novembre, le porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu. De son côté, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, avait déclaré le 26 novembre qu'Israël pourrait couper l'alimentation en eau et en énergie de la Bande de Gaza, ajoutant qu'un gouvernement d'union entre le Fatah et le Hamas «transformerait l'Autorité palestinienne en une autorité terroriste». Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont annoncé qu'ils ne travailleraient pas avec un gouvernement incluant le Hamas, tant que l'organisation n'aura pas reconnu l'Etat d'Israël, n'aura pas renoncé à la violence et ne se sera pas engagée à respecter les précédents accords israélo-palestiniens. Au Caire, Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal avaient signé un document de deux pages, dans lequel ils avaient réaffirmé leur volonté de former un gouvernement commun après les élections de mai 2012. En Jordanie, un communiqué du palais royal annonce que le souverain Abdallah II a dit au président israélien Shimon Peres, qui lui rendait visite, que la colonisation israélienne était un «sérieux obstacle» aux négociations de paix. «Israël doit mettre fin aux mesures unilatérales, notamment à la construction de colonies, qui sont un obstacle sérieux aux négociations de paix», a déclaré Abdallah II à M. Peres, qui s'est brièvement rendu à Amman, sans avoir annoncé sa visite. Le roi et le président, dont les pays ont signé en 1994 un traité de paix, ont parlé ensemble des «moyens de ranimer les négociations de paix israélo-palestiniennes et de mettre fin aux obstacles sur leur chemin vers une solution à deux Etats», selon le même communiqué. G.H /Agences